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CÔLON ADJUVANT – Intérêt d’un traitement adjuvant par FOLFOX chez les patients opérés d’un cancer colique de stade II et chez les patients âgés de 70 ans et plus. Analyse en sous-groupes de l’étude MOSAÏC

Importante

Adjuvant Therapy With Fluorouracil and Oxaliplatin in Stage II and Elderly Patients (between ages 70 and 75 years) With Colon Cancer: Subgroup Analyses of the Multicenter International Study of Oxaliplatin, Fluorouracil, and Leucovorin in the Adjuvant Treatment of Colon Cancer Trial. Tournigand C, André T, Bonnetain F, Chibaudel B, Lledo G, Hickish T, Tabernero J, Boni C, Bachet JB, Teixeira L, Gramont Ad. J Clin Oncol. 2012 Sep 20;30(27):3353-60. Epub 2012 Aug 20.   La très attendue étude en sous-groupes de la grande étude randomisée de phase III  MOSAÏC , qui avait permis de retenir comme standard en adjuvant le FOLFOX 4 après résection d’un cancer colique de stade III, est donc cette semaine présentée dans le Journal of Clinical Oncology. Elle concerne les patients de stade II et les patients de 70 ans et plus. Force est donc de conclure que l’adjonction d’oxaliplatine n’apporte aucun bénéfice par rapport au 5-FU infusionnel chez les patients opérés d’un cancer du côlon de stade II ou ayant atteint l’âge de 70 ans.

CÔLON – Valeur pronostique de la mutation de KRAS : le débat reste ouvert !

Intéressante

Specific Mutations in KRAS Codons 12 and 13, and Patient Prognosis in 1075 BRAF Wild-Type Colorectal Cancers. Imamura Y, Morikawa T, Liao X, Lochhead P, Kuchiba A, Yamauchi M, Qian ZR, Nishihara R, Meyerhardt JA, Haigis KM, Fuchs CS, Ogino S. Clin Cancer Res. 2012 Sep 1;18(17):4753-63. Epub 2012 Jul 2. Étude rétrospective du groupe d’Ogino qui, en exploitant à nouveau sa base de données, cherche à répondre à la sempiternelle question de l’impact pronostique des mutations KRAS dans le cancer colorectal localisé et métastatique.   Étude réalisée avec un effectif conséquent et qui a le mérite d’explorer un sujet controversé. Cependant, l’analyse n’est pas suffisamment rigoureuse (effectif hétérogène avec stade I à IV, pas d’information sur le traitement reçu…) pour permettre une interprétation définitive des résultats.

ŒSOPHAGE – Oesophagectomie mini-invasive ou ouverte classique ?

Importante

Minimally invasive versus open oesophagectomy for patients with oesophageal cancer: a multicentre, open-label, randomised controlled trial. Biere SS, van Berge Henegouwen MI, Maas KW, Bonavina L, Rosman C, Garcia JR, Gisbertz SS, Klinkenbijl JH, Hollmann MW, de Lange ES, Bonjer HJ, van der Peet DL, Cuesta MA. Lancet. 2012 May 19;379(9829):1887-92. Epub 2012 May 1. Étude randomisée dont l'objectif a été d'évaluer l'impact clinique de la chirurgie mini-invasive (bras expérimental) versus la chirurgie classique ouverte pour les patients présentant un cancer de l'œsophage ou de la jonction oesogastrique opérable (cT1-T3, N0-N1, M0). L'étude était mutlicentrique sur 3 pays (5 centres) et l'objectif principal était l'étude du taux de complications infectieuses pulmonaires post-opératoires dans les 2 semaines suivant la chirurgie ainsi que sur l'ensemble de l' hospitalisation.

Carcinose péritonéale d’origine colorectale : quel est l’impact de la chimiothérapie systémique ?

Treatment of colorectal peritoneal carcinomatosis with systemic chemotherapy: a pooled analysis of north central cancer treatment group phase III trials N9741 and N9841. Franko J, Shi Q, Goldman CD, Pockaj BA, Nelson GD, Goldberg RM, Pitot HC, Grothey A, Alberts SR, Sargent DJ. J Clin Oncol. 2012 Jan 20;30(3):263-7. Epub 2011 Dec 12. Cette vaste étude poolée permet de conclure que l’existence d’une carcinose péritonéale est un facteur de mauvais pronostic indépendant chez les patients porteurs d’un cancer colorectal de stade IV et que le schéma FOLFOX en première ligne apparaît supérieur dans ce cadre au schéma FOLFIRI. Les futures études de cancer colorectal métastatique, devront donc proposer une stratification quant au statut péritonéal des patients.

Préparation à la coloscopie : des règles bien précises à respecter pour éviter l’échec !

Optimal preparation-to-colonoscopy interval in split-dose PEG bowel preparation determines satisfactory bowel preparation quality : an observational prospective study. Seo EH, Kim TO, Park MJ, Joo HR, Heo NY, Park J, Park SH, Yang SY, Moon YS. Gastrointest Endosc. 2012 Mar;75(3):583-90. Epub 2011 Dec 15.   Split-dose picosulfate, magnesium oxide, and citric acid solution markedly enhances colon cleansing before colonoscopy: a randomized, controlled trial. Flemming JA, Vanner SJ, Hookey LC. Gastrointest Endosc. 2012 Mar;75(3):537-44. Epub 2011 Dec 21.   En cas de préparation à la coloscopie par le PEG, il est recommandé de fractionner la prise du produit; et le délai optimal entre la fin de la seconde prise et le début de l’examen est de 3 à 5 heures. Le respect de ce délai permet d’optimiser la qualité de la préparation au même titre que le respect du régime sans résidu et que l’ingestion d’au moins les 3/4 de la dose prescrite, c’est-à-dire d’au moins trois litres de la solution. Comme pour la préparation par le PEG, il est souhaitable de fractionner la prise du produit en cas de préparation par l’association picosulfate de sulfate, oxide de magnésium et acide citrique (CITRAFLEET®, PICOPREP®).

Intérêt de la chromoendoscopie électronique pour la surveillance de l’endobrachyœsophage : NBI et FICE toujours au banc d’essais !

Standard endoscopy with random biopsies versus narrow band imaging targeted biopsies in Barrett's oesophagus: a prospective, international, randomised controlled trial. Sharma P, Hawes RH, Bansal A, Gupta N, Curvers W, Rastogi A, Singh M, Hall M, Mathur SC, Wani SB, Hoffman B, Gaddam S, Fockens P, Bergman JJ. Gut. 2012 Feb 7. [Epub ahead of print] Helpfulness of the combination of acetic acid and FICE in the detection of Barrett's epithelium and Barrett's associated neoplasias. Camus M, Coriat R, Leblanc S, Brezault C, Terris B, Pommaret E, Gaudric M, Chryssostalis A, Prat F, Chaussade S. World J Gastroenterol. 2012 Apr 28;18(16):1921-5. La chromoendoscopie électronique en mode NBI ou en mode FICE permettrait d’égaler la performance de l’exploration endoscopique conventionnelle avec biopsies systématiques pour le diagnostic des lésions de dysplasie de haut grade/cancer sur endobrachyœsophage.  Les aspects d’irrégularité muqueuse (irregular mucosal pattern) et vasculaire (irregular vascular pattern) présenteraient en effet avec cette technique  une bonne sensibilité et une excellente spécificté pour ce diagnostic. La mise en œuvre de ces techniques est plus facile que celle de la chromoendoscopie à l’indigo carmin (la chromoendoscopie au bleu de méthylène ne doit plus être utilisée). Elle ne doit pas remettre en cause, au moins dans l’immédiat, le principe des biopsies systématiques.

Carcinomes du canal anal : ni chimiothérapie néoadjuvante, ni majoration du boost de radiothérapie !

Induction chemotherapy and dose intensification of the radiation boost in locally advanced anal canal carcinoma: final analysis of the randomized UNICANCER ACCORD 03 trial. Peiffert D et al. J Clin Oncol. 2012 Jun 1;30(16):1941-8. Epub 2012 Apr 23. Le traitement de référence des cancers du canal anal localisés reste la radio-chimiothérapie concomitante (la chimiothérapie pouvant correspondre soit à une association de 5-FU et de Cisplatine, soit à une association de 5-FU et de Mitomycine C). Il n’y a pas de place pour la chimiothérapie néo-adjuvante et pas de démonstration de l’intérêt d’une majoration de la dose du boost de radiothérapie. La large prédominance des récidives tumorales locales ou locorégionales isolées plaide en faveur de l’évaluation des schémas de traitement courts et intensifiés intégrant les nouvelles modalités d’irradiation en modulation d’intensité.

CANCER COLORECTAL METASTATIQUE – Réintroduction d’un schéma cétuximab-irinotécan après échappement : un nouveau paradigme à l’horizon

Cetuximab rechallenge in metastatic colorectal cancer patients: how to come away from acquired resistance? Santini D, Vincenzi B, Addeo R, Garufi C, Masi G, Scartozzi M, Mancuso A, Frezza AM, Venditti O, Imperatori M, Schiavon G, Bronte G, Cicero G, Recine F, Maiello E, Cascinu S, Russo A, Falcone A, Tonini G. Ann Oncol. 2012 Sep;23(9):2313-8. Epub 2012 Mar 5. Des données fondamentales antérieures nous ont appris qu’après échec d’un traitement par cétuximab, il n’y avait pas d' apparition secondaire d’une mutation de KRAS, ce qui laissait espérer une éventuelle restauration de l’activité de cette  drogue lors d’une réintroduction après échappement initial.   39 patients porteurs de lésions secondaires d’origine colorectale sans mutation de KRAS ont pu tester cette hypothèse dans cette étude de phase II. Ils avaient tous étaient considérés comme finalement  évolutifs sous irinotécan-cétuximab, mais certains avaient bien sûr initialement présentés un bénéfice clinique à ce schéma.

CANCER COLORECTAL METASTATIQUE – Mutation de KRAS: des méthodes de détection de plus en plus sensibles!

KRAS mutation detection by high-resolution melting analysis significantly predicts clinical benefit of cetuximab in metastatic colorectal cancer. Malapelle U, Carlomagno C, Salatiello M, De Stefano A, De Luca C, Bianco R, Marciano R, Cimminiello C, Bellevicine C, De Placido S, Troncone G. Br J Cancer. 2012 Aug 7;107(4):626-31. doi: 10.1038/bjc.2012.275. Epub 2012 Jul 17. Etude rétrospective dont l'objectif était d'évaluer l'intérêt d’une méthode plus sensible que le séquençage direct pour la détection de mutations KRAS chez les patients traités pour un cancer colorectal métastatique. Sur un total de 50 patients KRAS WT en séquençage direct, 4 (8%) mutations initialement non détectées ont été secondairement identifiées.   Aucune réponse objective n'a été observée chez ces patients mais 25% ont été stabilisés par l'association anti-EGFR/chimiothérapie.

CANCER COLORECTAL – Quand les micro-ARN se mêlent du pronostic des cancers colorectaux !

Genetic Polymorphisms in MicroRNA-Related Genes as Predictors of Clinical Outcomes in Colorectal Adenocarcinoma Patients. Lin M, Gu J, Eng C, Ellis LM, Hildebrandt MA, Lin J, Huang M, Calin GA, Wang D, Dubois RN, Hawk ET, Wu X.Clin Cancer Res. 2012 Jul 15;18(14):3982-91. Epub 2012 Jun 1. Etude rétrospective sur 1097 patients pris en charge pour un cancer colorectal, 741 utilisés comme cohorte test et 356 comme cohorte de validation. L'objectif  était de déterminer l'impact pronostique de 41 polymorphismes (SNP) situés sur 26 petits ARN (ou miRNA) impliqués physiologiquement dans la régulation de l'expression (augmentation/diminution) de leurs  gènes cibles.   En tenant compte d'une sélection des gènes et des SNP non clairement explicités, les résultats du travail ont montré que 2 SNP (mir608:rs4919510 et mir219-1:rs213210) étaient associés au pronostic.

POLYPOSES COLIQUES – Adénomes colorectaux multiples : quelle prévalence et quels phénotypes des mutations des gênes APC et MUTYH ?

Prevalence and phenotypes of APC and MUTYH mutations in patients with multiple colorectal adenomas. Grover S, Kastrinos F, Steyerberg EW, Cook EF, Dewanwala A, Burbidge LA, Wenstrup RJ, Syngal S.JAMA. 2012 Aug 1;308(5):485-92. Le but de ce travail était de déterminer le taux de mutations germinales APC et MUT YH chez les patients porteurs d’une polypose adénomateuse colorectal et de caractériser le phénotype de ces patients en fonction du type de mutations observées.

TUMEURS ENDOCRINES DIGESTIVES – Métastases hépatiques des tumeurs endocrines – Embolisation artérielle puis Sunitinib : une séquence logique aux résultats encourageants **

A phase II clinical trial of sunitinib following hepatic transarterial embolization for metastatic neuroendocrine tumors. Strosberg JR, Weber JM, Choi J, Campos TL, Valone TL, Han G, Schell MJ, Kvols LK. Ann Oncol. 2012 Sep;23(9):2335-41. Epub 2012 Feb 8. Partant du principe que l’embolisation transartérielle (TAE) était un traitement efficace des métastases hépatiques de tumeurs endocrines digestives, que celles-ci étaient des tumeurs hypervasculaires et après avoir vérifié que la TAE était à l’origine du relargage circulatoire de facteurs pro-angiogéniques , les auteurs ont logiquement utilisé un inhibiteur de tyrosine kinase aux propriétés anti-angiogéniques avérées , le sunitinib, en traitement complémentaire  systématique après des TAEs.