6/122019 Toxicité œsophagienne des tumeurs centrales. La radiothérapie stéréotaxique des tumeurs centrales peut entrainer un surcroit de toxicité notamment au niveau œsophagien. Cette étude a pour but de déterminer, grâce au modèle NTCP, les paramètres dosimétriques pouvant être reliés à la toxicité œsophagienne. Une tumeur centrale est définie comme une tumeur située à moins de 2cm de l’œsophage, trachée, bronche souche ou lobaire. Les patients étaient traités à 60 Gy en 8 fractions de 7.5 Gy 3 séances par semaine. Si le PTV incluait un organe à risque, le traitement était de 60 Gy en 12 fractions de 5 Gy 4 fois par [...]
6/122019 On se MÉSO NIVO ? … Pas sûr… La tentation de recourir à une immunothérapie par un anti-PD1 est assez forte en deuxième ligne de prise en charge des Mésothéliomes Pleuraux Malins (MPM). Cette tendance forte peut s’expliquer : il n’y a pas de drogue recommandée dans cette situation, les anti-PD1 bénéficient dans beaucoup de pathologies tumorales d’un a priori très positif et enfin, les résultats de l’essai MAPS 2 ont mis en évidence un réel signal d’efficacité. L’article de ce mois rapporte les résultats d’un essai de phase 2, mono-bras réalisé en ouvert qui a évalué l’efficacité du nivolumab en deuxième ou troisième ligne de traitement de MPM (79% de sous-type épithélioïde). Avec un suivi médian de [...]
6/122019 L’immunothérapie dans les CPC : plutôt en combinaison et en première ligne ? L’immunothérapie dans les CPC : plutôt en combinaison et en première ligne ? Le JTO publie ce mois-ci les résultats définitifs de la cohorte d’extension randomisée concernant les CPC de l’étude de phase 1-2 CheckMate-032 évaluant l’immunothérapie par nivolumab seul ou nivolumab + ipilimumab. Des données attendues de survie à long terme qui complètent la publication initiale du Lancet datant déjà de juin 2016 (1) Devant l’activité anti-tumorale observées dans les publications initiales, une cohorte randomisée nivolumab seul (3mg/kg) toutes les 2 semaines vs nivolumab (1mg/kg) + ipilimumab (3mg/kg) toutes les 3 semaines suivi d’une maintenant par nivolumab (3mg/kg) a été ajoutée à l’essai pour [...]
5/122019 Cancers gastriques localisés MSI _ Faut-il continuer à indiquer une chimiothérapie néo-adjuvante ou adjuvante ? A l’instar des CCR, le phénotype « MSI » des adénocarcinomes gastriques localisés semble être un facteur de bon pronostic. De plus des données rétrospectives de deux essais ont suggéré le caractère prédictif négatif du statut MSI pour la chimiothérapie néoadjuvante / adjuvante, ce qui pourrait remettre en cause l’indication thérapeutique (néo)adjuvante dans cette population (1, 2). Dans cette méta-analyse les rôles pronostiques et prédictifs du statut MSI ont été évalués à partir des données de 4 essais de phase III : MAGIC (chimio ECF en péri-opératoire vs chir seule), CLASSIC (XELOX post-op vs chir seule), ARTIST (radio-chimiothérapie [...]
5/122019 Risque thrombotique et Cancers _ Doit-on envisager un traitement anti-coagulant préventif chez certains patients ? Le risque thrombotique des patients atteints de cancer est majoré et le bénéfice/risque de sa prophylaxie reste débattu. Deux études de phase III publiées dans le même numéro du NEJM ont évalué l’efficacité d’un anti-coagulant oral de type anti-Xa versus placebo dans cette indication chez des patients traités pour cancers et à risque de thrombotique selon le score de Khorana (score ≥ 2 sur un total de 6). Dans l’essai CASSINI, 841 patients ambulatoires en cours de traitement anti-cancéreux ont été randomisés entre rivaroxaban 10 mg vs placebo pendant 6 mois. Les patients, d’âge moyen 63 ans, présentaient un cancer du pancréas (33%), œsogastrique (21%), pulmonaire (16%) ou [...]
5/122019 Cancers coliques de stade III _ Recherche d’ADN tumoral circulant en post opératoire et à l’issue de la chimiothérapie adjuvante Données d’une étude multicentrique australienne. L’objectif de l’étude que nous rapportons était d’évaluer l’intérêt de la recherche d’ADN tumoral circulant (ctDNA) en post-opératoire et à l’issue de la chimiothérapie adjuvante chez des patients opérés de cancers coliques de stade III. Elle a porté sur 96 [...]
5/122019 Cancer du rectum _ Résultats oncologiques à long terme de l’essai coréen ADORE. L’essai de phase II ADORE avait initialement montré qu’une chimiothérapie adjuvante par FOLOX augmentait par rapport à du 5FU seul la survie sans récidive (SSR) à 3 ans chez des patients ayant une tumeur de stades ypStade II et ypstade III après une radiochimiothérapie et une résection R0 (1). Les auteurs rapportent les résultats à long terme chez les 295 patients inclus (149 du groupe 5FU et 145 du groupe FOLFOX) alors que le suivi médian est maintenant de 74 mois : La SSR à 6 ans est de 56,8 [...]
5/122019 Carcinose péritonéale d’origine colorectale _ Pourrait-on mieux sélectionner les candidats à la chirurgie à partir du statut moléculaire RAS et BRAF ? Cette étude originale propose d’intégrer le statut RAS et BRAF dans un score bioclinique pour mieux sélectionner les patients pouvant bénéficier d’une chirurgie de cytoréduction tumorale, dans le cadre d’une carcinose péritonéale d’origine colorectale. La carcinose péritonéale survient chez 15% des patients ayant développé un cancer colorectal et la détermination de malades candidats à la chirurgie de cytoréduction tumorale (CRS pour CytoReductive Surgery) suivie de chimiothérapie intra-péritonéale avec hyperthermie (CHIP) demeure un challenge. Jusqu’à [...]
5/122019 Cancer de l’anus _ La durée totale de radio-chimiothérapie a un impact pronostique La radio-chimiothérapie à base de 5FU-mitomycine C est le traitement standard des cancers de l'anus localement avancés. Cette analyse conjointe de 7 essais avait pour objectif d'étudier l'impact des paramètres de la radiothérapie (dose totale, durée de l’intervalle entre la première séquence d'irradiation et le boost, durée totale de traitement = DTT) sur la toxicité du traitement et son efficacité. Les données de 1 343 patients issus de 7 essais ont pu être analysées avec un suivi médian de 4,1 ans. Le taux d’échec locorégional à 5 ans (22,8%) était significativement plus élevé chez les hommes (p=0,025), en cas de [...]
5/122019 Cancers avancés des voies biliaires _ Le démembrement moléculaire permet d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et des facteurs prédictifs de réponse aux sels de platine Dans cette étude coréenne, un séquençage pan-exome a été réalisé chez 124 patients avec cancer des voies biliaires localement avancé ou métastatique (CVB)... selon : vésicule biliaire (CCV) (n= 25) cholangiocarcinome intrahépatique (CCI) (n=55), cholangiocarcinome extrahépatique (CCE) (n=44). Une analyse de la survie a été effectuée chez 112 patients ayant reçu dans ce cadre une chimiothérapie palliative avec les principaux résultats suivants. Une [...]
3/122019 Inhiber PARP sans évidence de défaut de la réparation : ça marche tout de même ! Depuis des années, nous utilisons l’olaparib en maintenance chez les patientes présentant un cancer de l’ovaire avec mutation de BRCA, soit 15-20% des patientes. Plus récemment, le niraparib a reçu l’autorisation étendue à toutes les patientes sensibles aux sels de platine. Voici la petite révolution : le niraparib augmente significativement la survie sans progression des patientes, même celles ne présentant aucune évidence d’anomalie de la recombinaison homologue. Ce sont les résultats d’un essai de phase III, publiés dans le New England Journal of Medicine, qui nous indiquent que, contrairement à la croyance populaire, les inhibiteurs de PARP peuvent fonctionner indépendamment d’une anomalie génétique de la réparation de [...]
3/122019 Traitement anti-infectieux prophylactique : utile ou pas ? Faut-il ou ne faut-il pas entreprendre un traitement anti-infectieux prophylactique chez les patients avec un cancer ORL traités par radio-chimiothérapie ? Il semblerait que non, ce qui va dans le sens des recommandations du NCCN. Du fait de leur localisation, de la « fragilité » des patients et de la nature des traitements (radiochimiothérapie), les cancers ORL constituent souvent un terrain favorable aux épisodes infectieux ; les patients souffrent principalement de mucites, que ce soit des microorganismes bactériens, [...]
3/122019 Prévention de l’encéphalopathie induite par l’ifosfamide : thiamine ou pas ? L’encéphalopathie induite par l’ifosfamide est un effet indésirable connu de ce médicament, principalement dû à un « surdosage » ; l’utilisation de thiamine peut-elle en prévenir la survenue ? Début de réponse … En onco-hématologie, l’ifosfamide est utilisé dans le traitement du lymphome, en association au carboplatine et l’étoposide (protocole ICE), à des doses de 5 g / m2 ; connu pour être à l’origine d’encéphalopathies, l’ifosfamide ne doit notamment pas être associé à [...]
3/122019 Atezolizumab chez l’enfant : bien toléré mais peu efficace. Voici les résultats de l’étude multicentrique de phase I/II (iMATRIX), ayant évalué la tolérance et l’activité clinique de l’anti-PD-L1 atezolizumab chez l’enfant et le jeune adulte de moins de 30 ans, atteints de tumeur solide ou de lymphome. iMATRIX s’est déroulé dans 28 centres de 10 pays, dont la France, et a évalué la tolérance, la pharmacocinétique et l’activité de l’atezolizumab chez les enfants et jeunes adultes présentant un cancer solide ou un lymphome réfractaire ou en rechute, [...]
3/122019 Hors-AMM : pourquoi c’est essentiel de régulariser ? « Toute indication clinique pour laquelle il existe suffisamment de données validées pour établir la sécurité et l’efficacité du produit » : voici une indication qui peut faire rêver bon nombre d’oncologues. Alors, l’utilisation hors-AMM des anticancéreux est-elle toujours justifiée ? Justifie-t-elle que l’on modifie les AMM pour les rendre « ouvertes » aux nouvelles données, à l’appréciation de l’équipe soignante ? Existe-t-il 2 vitesses entre le terrain clinique et les autorités régulatrices… ? Cet article fait un état des lieux des utilisations hors-AMM des médicaments classiquement utilisés dans le traitement du cancer. Cela inclut : Les médicaments pour lesquels il y a l’évidence d’un bénéfice important, qui ne sont pas encore approuvés mais dont [...]
3/122019 Essai VITAL : supplémenter en OMEGA-3 ne réduit pas le risque de cancer colorectal. C’est une étude impressionnante, randomisée versus placebo, menée aux États-Unis sur 25.871 adultes. Et voici qu’avec elle, un voile se lève : même si les bienfaits des OMEGA-3 sont nombreux, non, ils ne protègent pas du cancer colorectal ! Les OMEGA-3 (ω-3) sont des acides gras polyinsaturés essentiels, apportés par l’alimentation car produits en quantité insuffisante par le corps. Outre leur activité reconnue sur le développement cérébral précocement dans la vie, on leur attribue de nombreux bienfaits notamment cardiovasculaires, [...]
2/122019 Caractérisation moléculaire des tumeurs urothéliales du haut appareil : déserts immunitaires, luminales-papillaires, mutées FGFR3. Les tumeurs des voies excréto-urinaires supérieures (TVES) représentent 5 à10% des carcinomes urothéliaux, ont une évolution clinique agressive et sont diagnostiquées à un stade plus fréquemment avancé que les tumeurs urothéliales de vessie (TV). Le TCGA a récemment proposé une classification moléculaire des TV en 5 groupes, n’incluant pas de TVES(2). Cependant, de plus en plus d’études suggèrent des différences moléculaires entre TV et TVES(3). Les auteurs ont analysé dans cette étude le profil transcriptomique (RNAseq) et exomique complet (WES) de 37 patients avec paires TVES/tissus sains. Des données importantes émergent de leurs analyses : Les TVES s’apparentent au groupe moléculaire papillaire-luminal des TV, partageant des caractéristiques communes avec ces dernières. Les TVES présentent plus de mutations de FGFR3 (29.7% vs 13.7% dans les TV, p=0.04) mais pas [...]
2/122019 PET scan PMSA Gallium 68 : le nouveau traceur dans la détection des rechutes du cancer de la prostate. Le traitement des patients qui présentent une rechute biochimique de cancer de la prostate est généralement guidé par la localisation et l’étendue de la maladie, actuellement évaluées par le scanner et/ou l’IRM et/ou la scintigraphie osseuse. Malheureusement ces examens ont une sensibilité limitée dans les cas où le taux de PSA est faible, une limitation qui pourrait être contournée par l’utilisation de radio-traceurs tels que le 18F-fluciclovine récemment approuvé. Parmi les autres marqueurs disponibles, les ligands du PSMA marqués au gallium 68 sont les marqueurs les plus prometteurs avec une très bonne précision de mesure et une efficacité comme rapportés dans plusieurs études rétrospectives [1-3]. Il manquait jusqu’à aujourd’hui [...]
2/122019 Nivolumab et métastases cérébrales du cancer du rein : Echec et Mat. Quel impact de l’immunothérapie sur les métastases cérébrales du cancer du rein, la France au RDV pour y répondre ! Les métastases cérébrales sont présentes dans environ 10% des cancers du rein métastatique [1], et sont associées à un pronostic sombre avec une espérance de vie de moins de 12 mois. Dans le cadre de l’essai français GETUG-AFU 26 (NIVOREN)[2] [...]
2/122019 LATITUDE : la bonne attitude quel que soit le risque ! L’étude LATITUDE a montré un bénéfice en survie globale (SG) de l’acétate d’abiratérone (AA) en association à une déprivation androgénique (ADT) dans le traitement du cancer de la prostate métastatique hormonosensible (mHSPC) dits « à haut risque » c’est-à-dire avec au moins 2 des 3 critères suivants : ≥ 3 métastases osseuses sur la scintigraphie, score de Gleason ≥ 8, présence de métastase(s) viscérale(s) Son efficacité chez les patients dits « à faible risque », n’ayant pas ces critères péjoratifs n’a cependant pas été étudiée. Dans une analyse post-hoc de STAMPEDE, parmi les 901 patients métastatiques ayant reçu un traitement par ADT + AA, 48% ont [...]