25/032020 3 essais – 1 conclusion : encouragements pour l’entrectinib Après le larotrectinib – premier inhibiteur de tyrosine kinase à être autorisé dans tous les types de cancer présentant une fusion de NTRK – l’entrectinib arrive dans les charts (et est DEJA autorisé par la FDA). Deux analyses combinées de 3 essais de phases précoces concluent à une tolérance acceptable et une efficacité importante et potentiellement durable chez les patients présentant un cancer du poumon non-à-petites-cellules avec fusion de ROS1 ou tout type de cancer avec fusion de NTRK. L’entrectinib est un inhibiteur multikinase ciblant ALK, ROS1 et NTRK, qui a été récemment évalué à l’occasion de 3 essais de phase I ou II : ALKA-372-001, STARTRK-1, et STARTRK-2 chez des patients présentant un cancer solide positif à l’une de [...]
25/032020 Le selpercatinib mérite sa phase III randomisée. En septembre 2019, les résultats de l’essai de phase I/II LIBRETTO-001 ont présenté l’inhibiteur de RET selpercatinib comme un nouvel espoir pour les patients présentant un cancer du poumon non-à-petites-cellules avec fusion de RET lourdement prétraités, avec 68% de taux de réponse globale. L’étude de l’inhibiteur randomisée versus chimiothérapie a fait débat, certains dénonçant une perte de chance pour les patients du bras chimiothérapie. Pourtant, elle reste nécessaire. En médecine, et particulièrement en oncologie, la nécessité de conduire un essai clinique contrôlé et randomisé versus « le standard contemporain » est largement acquise. Pourtant, l’effet « parachute » titille la conscience de certains : l’inventeur du parachute n’a pas randomisé les sauteurs entre [...]
25/032020 Uprosertib + trametinib : quand la tolérance limite l’efficacité. L’essai de phase I ayant évalué la tolérance de l’association trametinib (inhibiteur de MEK) avec uprosertib (inhibiteur de AKT) conclut à une toxicité importante de la combinaison, limitant l’administration de l’association à des doses inefficaces. Saluons la publication des résultats (pas très positifs) de cet essai de phase I d’escalade de dose ayant testé différentes modalités d’administration de la combinaison trametinib et uprosertib (GSK2141795) (schémas concomitants et séquentiels) chez des patients présentant un cancer du [...]
25/022020 Bortezomib, Kaposi et SIDA : une bonne affaire ! Voici les résultats d’un essai de phase I ayant évalué la tolérance du bortezomib (inhibiteur du protéasome) chez les patients atteints d’un sarcome de Kaposi relié au SIDA. Les résultats suggèrent une efficacité du bortezomib ET sur la maladie cancéreuse ET sur la charge virale de VIH. Le sarcome de Kaposi est l’un des cancers les plus souvent diagnostiqués chez les personnes vivantes avec le VIH, et classe la maladie au stade SIDA. L’immunodépression favorise l’activation d’un second virus (HHV-8, pour human herpesvirus-8), qui catalyse la transformation [...]
25/022020 Le D-index pour évaluer la nécessité d’un traitement antifungique en cas de neutropénie fébrile persistante. Une nouvelle approche de détermination de l’intérêt de l’utilisation d’un antifungique en traitement empirique chez les patients présentant une neutropénie fébrile a évalué, de façon randomisée. Actuellement, l’EORTC recommande un traitement empirique par antifungique chez tous patients présentant une neutropénie fébrile depuis 4 à 7 jours, et dont on s’attend à ce que la neutropénie dure plus de 7 jours. L’indice D-index, a donc été proposé [...]
25/022020 Immunothérapie chez les patients VIH+, les données émergent doucement. Voici quelques données rassurantes sur la compatibilité VIH/antirétroviraux/inhibiteurs de checkpoints. Cette revue de la littérature a regroupé 176 cas de patients vivants avec le VIH et traités par immune-checkpoint blockers pour leur cancer, et les résultats sont étonnamment, et merveilleusement, encourageants ! L’incidence des effets indésirables graves (grade 3 ou plus) [...]
25/022020 Les promesses de la combo anti-EGFR + anti-MET 10% des résistances acquises aux anti-EGFR utilisés dans le traitement du cancer du poumon non-à-petites-cellules sont liées des amplifications/sur-activations de MET. Dans cette phase Ib (essai TATTON) chez plus de 180 patients, l’ajout un inhibiteur de MET (savolitinib) re-sensibilise la tumeur à un anti-EGFR (ici de troisième génération, osimertinib), avec jusqu’à 66% de réponses objectives. Il s’agit de la première étude clinique publiée ayant évalué la tolérance de l’association d’un inhibiteur de MET (savolitinib) avec un inhibiteur d’EGFR (osimertinib). L’étude a été réalisée chez des patients adultes présentant un cancer du poumon non-à-petites-cellules (NSCLC) localement [...]
25/022020 Electroporation in vivo d’IL12 dans le carcinome de Merkel : plus durable que l’injection intratumorale classique L’administration d’interleukine 12 (IL12) semble efficace pour traiter les tumeurs immunogéniques, mais très toxique lorsqu’utilisée en systémique. L’injection intratumorale semble également efficace, sans toxicité systémique majeur, mais l’effet est cette fois-ci trop bref. Les techniques s’affinent, et voilà que l’électroporation in vivo fait son coming out dans le carcinome de Merkel. Le carcinome de Merkel (MCC) est un cancer de la peau rare, hautement agressif, lié à une infection par un polyomavirus – dit de Merkel – dans 80% des cas, et à l’exposition aux ultraviolets. Le MCC est hautement immunogénique [...]
25/022020 Pembro + cortico après syndrome néphrotique immuno-induit : une drôle d’idée, qui a marché. Une équipe japonaise rapporte le cas d’un patient traité par prednisolone pour un syndrome néphrotique induit par le pembrolizumab (anti-PD-1), chez qui ils ont réintroduit le pembrolizumab en l’associant à la corticothérapie à 10 mg/jour. Huit cycles plus tard, tout va toujours bien ! Voici le case report d’un patient de 79 ans traité pour un adénocarcinome pulmonaire métastatique (cT4N3M1b, métastases cérébrales) avec du pembrolizumab en première ligne de traitement systémique (200 mg toutes les 3 semaines). Le patient a remarquablement bien répondu à [...]
11/022020 Adapter les doses au poids… et au sexe ? Les hormones sexuelles jouent un rôle primordial dans le développement et le maintien d’un potentiel statut tumoral. Elles influent sur la biologie du cancer, mais aussi sur le système immunitaire, la composition en masse graisseuse du corps et donc sur la pharmacologie des chimiothérapies, entre autres. Voici le rapport de consensus d’experts de l’ESMO®sur l’importance sous-estimée du genre sur le cancer et son traitement. Lorsque l’on parle de différence génétique entre les hommes et les femmes, on pense bien sûr aux chromosomes X et Y et au fameux gène SRY, dont la présence ou l’absence détermine le sexe gonadique mâle ou femelle. En fait, [...]
11/022020 Vaccination antigrippale et immunothérapie : possible ou pas ? La vaccination antigrippale par vaccin inactivé peut-elle être à l’origine d’effets indésirables de type immunologique chez les patients traités par immunothérapie ? Début de réponse dans une étude américaine… Il n’existe actuellement pas de recommandation claire et communément admise quant à la vaccination antigrippale (vaccin inactivé) des patients traités par inhibiteurs de checkpoint pour leur cancer. Cependant, les patients traités pour un cancer sont à risque de complications et [...]
11/022020 Dessiner des Kaplan-Meier pour expliquer aux patients. Voici une chronique publiée dans le JAMA oncology qui fait -partiellement- du bien, un court récit déculpabilisant sur la routine d’un soignant face à ces patients débordants de questions. Il révèle une jolie méthode personnelle : dessiner des courbes de Kaplan-Meier pour aider le patient à visualiser les possibilités thérapeutiques qui lui sont proposées, avec pour but de « rester le plus loin possible de l’axe des x ». Il y a des situations où le choix du traitement est « sans nul doute » et le patient se laisse majoritairement guider par les recommandations de l’équipe soignante. Mais il y a aussi des situations où plusieurs solutions thérapeutiques sont envisageables [...]
11/022020 Inhibiteurs de BET INCB054329 et INCB057643 : on compare ? Voici les résultats combinés de deux essais de phases I/II ayant évalués la pharmacocinétique et la tolérance de deux inhibiteurs de bromodomaines (inhibiteurs de BET), cible épigénétique émergente. Le constat ; même profils de tolérance/efficacité malgré des profils PK divergents. L’article relate les débuts de développement clinique de deux inhibiteurs de BET (INCB054329 et INCB057643) dans deux études distinctes (INCB 54329-101 et INCB 57643-101, respectivement). Les deux molécules, s’administrant toutes deux par voie orale, ayant présenté des profils pharmacocinétiques différents [...]
11/022020 GSK2816126 : moins impressionnant que le tazemetostat. Voici les résultats de la phase I ayant évalué le GSK2816126, un nouvel inhibiteur d’EZH2 hautement sélectif, dans les tumeurs solides et lymphomes B. Malgré des toxicités relativement fréquentes, la dose de 2400 mg en IV, 2 fois par semaine (3 semaines on / 1 semaine off) a été retenue pour la suite du développement clinique. Cette étude relate les résultats de la première administration chez l’homme du GSK2816126, inhibiteur sélectif d’EZH2 (forme mutée et non mutée), un modulateur épigénétique responsable de la triméthylation de la lysine 27 de l’histone H3 (H3K27me3). Le GSK2816126 a été [...]
11/022020 Docetaxel et troubles oculaires : dose cumulative, associations. Une étude cas-témoin a permis de déterminer que les troubles oculaires liés au docetaxel étaient liés à la dose cumulative de docetaxel administrée et à l’utilisation concomitante éventuelle du cyclophosphamide … Le docetaxel est connu pour être à l’origine de troubles oculaires qui peuvent être handicapants pour les patients. Une équipe japonaise a voulu établir l’état des lieux actuel de ces effets indésirables, en se basant sur une étude cas-témoin (conduite [...]
28/012020 Stabilité du pembrolizumab : 24 heures ou plus ? Une équipe américaine a évalué la stabilité du pembrolizumab après dilution dans du chlorure de sodium 0,9 % (m/v), à température ambiante et au réfrigérateur. La stabilité est d’une semaine. La stabilité des médicaments pour perfusion intraveineuse est souvent limitée, de 24 à 48 heures, d’après le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) ; c’est le cas pour le pembrolizumab pour lequel la stabilité est établie pour 1 journée seulement. [...]
28/012020 Manque d’études cliniques chez les patients de la « vraie vie » Plus de 2 patients sur 3 ne répondraient pas aux critères de sélection qui ont servi à évaluer le traitement qu’ils vont pourtant recevoir. Âge, dysfonction cardiaque, diabète, insuffisance rénale, anomalie du bilan hématologique… La routine clinique, c’est en fait la « data-free zone » : une extrapolation de ce que l’on a précautionneusement et statistiquement démontré dans une population « idéale », qui ne représente pas la population de la vraie vie. Le plus gros du problème se situe dans la population âgée. Comme chacun le sait, traiter la personne âgée – qui présente souvent des comorbidités associées – nécessite une prise en charge spécifique. Pour arranger l’affaire, même si les patients [...]
28/012020 Les anticorps monoclonaux du traitement du cancer : quelles PK/PD ? Quel(s) est(sont) le(s) point(s) commun(s) entre le rituximab, le bevacizumab, le trastuzumab-emtansine et le nivolumab ? Un petit volume de distribution (moins de 8L). Quelle(s) est(sont) leur(s) différence(s) ? A peu près tout le reste. Dans cette revue, les auteurs font un point sur ce que l’on sait des anticorps monoclonaux utilisés à visée anticancéreuse, notamment d’un point de vue pharmacocinétique/dynamique (PK/PD). Cette revue, parue dans le Journal de la Pharmacie Clinique, fait le tour [...]
28/012020 Ton thé a-t-il ôté ta toux ? Non ?… Prends de la paroxétine ! Il semblerait, selon une étude australienne, que la paroxétine puisse avoir une certaine utilité (hors AMM, bien sûr) dans le traitement de la toux rebelle et persistante chez les patients avec un cancer avancé. Des auteurs australiens ont évalué l’utilisation hors-AMM de la paroxétine chez des patients avec un cancer avancé ou métastatique et souffrant d’une toux rebelle et persistance, en partant du postulat que près d’un tiers des patients présentaient ce symptôme. Il [...]
28/012020 De quoi faut-il se méfier sur une approche agnostique ? A l’ère où les signatures génomiques explosent de toutes parts pour nous « aider » à personnaliser les traitements des patients, peut-on vraiment envisager de guider tous les traitements sur une anomalie moléculaire, indépendamment de l’organe touché (principe mis en avant par les essais baskets, par exemple) ? Les auteurs de ce papier ont souhaité évaluer l’impact pharmaco-économique de l’utilisation d’une thérapie ciblée -hypothétique- sur une anomalie moléculaire, en fonction de la prévalence de cette anomalie moléculaire dans l’organe touché. En effet, les auteurs ont décrit que les [...]