6/022024 Le Darolutamide après Docetaxel dans le CPRCm… maintenance ou pas maintenance ? « SAKK » is the question. La prescription d’un traitement d’entretien après une chimiothérapie par taxane dans le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (CPRCm) est parfois tentant, bien qu’il n’existe pas de preuve formelle de son bénéfice. Nous avons désormais quelques données supplémentaires grâce à l’étude académique de phase 2 randomisée SAKK 08/16 ayant posé la question de l’intérêt du darolutamide (DARO) vs placébo (PBO) chez 92 patients avec un CPRCm non progresseurs après une chimiothérapie (CT), [...]
6/022024 Avélumab en entretien : un bénéfice pour tous les patients non progressifs après chimio ! L’essai de phase 3 JAVELIN Bladder 100 a évalué l’avélumab en entretien après une première ligne de chimiothérapie à base de platine et a montré une amélioration significative de la survie globale chez les patients pris en charge pour un carcinome urothélial avancé ou métastatique et sans maladie progressive lors de l’évaluation post-chimiothérapie. Dans cette étude, il y avait une grande hétérogénéité des patients inclus, notamment concernant le type de chimiothérapie reçu en première ligne (gemcitabine + cisplatine ou gemcitabine + carboplatine), le nombre de cycles de reçus, et le type de réponse [...]
6/022024 Avélumab en entretien dans le cancer urothélial : que se passe t’il après 2 ans de suivi ? L’avelumab (Ave) en entretien est désormais un standard chez les patients avec un cancer urothélial métastatique, stable ou en réponse après une 1ère ligne de chimiothérapie (CT) par platine, sur les données de l’essai JAVELIN Bladder 100, qui a montré l’amélioration de la survie globale (SG) avec l’Ave vs soins de support (BSC) : 21.4mois vs 14.3mois (HR 0.69, p<0.001) (Powles, N Eng J Med 2020). Que se passe t’il au-delà de 2 ans de suivi ? Nous avons désormais la réponse, avec cette actualisation à >38m de suivi médian. Si le temps médian de traitement reste de 5.8m, 1 patient sur 5 (19,5%) a reçu l’Ave ≥ 2 ans. Le bénéfice en terme de SG était [...]
6/022024 Vers une irradiation prostatique avec escalade de dose en seulement deux séances ? Un boost de la lésion dominante associée à l’irradiation de la totalité de la glande augmente significativement la toxicité urinaire par rapport à une irradiation prostatique sans boost. L’irradiation stéréotaxique avec hypo-fractionnement extrême d’une part (2 à 5 séances) et l’escalade de dose dans la tumeur macroscopique intra-prostatique dans une approche normofractionnée d’autre part (essais FLAME), sont des stratégies d’irradiation prostatique récentes tout à fait pertinentes. La combinaison [...]
6/022024 A quels patients faut-il absolument proposer une irradiation de rattrapage en cas de récidive biologique après prostatectomie radicale ? L’irradiation de rattrapage précoce augmente significativement la survie globale des patients présentant une récidive biologique de haut risque selon la classification de l’EAU (score de Gleason ≥ 8 et temps de doublement du PSA ≤ 12 mois. L’irradiation de rattrapage est une proposition thérapeutique standard du fait d’une récidive biologique après prostatectomie radicale. Cette stratégie a d’ailleurs supplanté l’irradiation systématique en situation adjuvante après prostatectomie radicale à risque de récidive (marges positives). Le bénéfice de cette irradiation [...]
6/022024 Quelle est la place de la radiothérapie stéréotaxique pour les cancers du rein ? Le traitement du cancer du rein localisé repose sur une exérèse chirurgicale ou une thermo-ablation, en fonction de la taille tumorale et des comorbidités du patient. La surveillance attentive est également une option discutable pour les petites masses rénales, permettant d’envisager le traitement curatif de manière différée en cas de progression en taille. La radiothérapie stéréotaxique, déjà évaluée sur les lésions secondaires dans le cadre des formes métastatiques, pourrait également constituer une option non invasive pour le traitement local du primitif rénal. C’est l’hypothèse que formule Hannan et al. dans une étude prospective [...]
6/022024 Faut-il proposer un boost par curiethérapie pour les cancers de prostate de risque intermédiaire ? Une irradiation externe associée à un boost par curiethérapie, par rapport à une curiethérapie exclusive, n’apporte pas de bénéfice mais augmente la toxicité tardive. Les modalités d’irradiation peuvent être très diverses et sont assez controversées pour les tumeurs de prostate de risque intermédiaire (RI). Ces cancers peuvent être traités par curiethérapie exclusive (pour les tumeurs de RI favorable) ou bien par irradiation externe exclusive [...]
6/022024 Le curage ganglionnaire premier pour les séminomes de stade IIA / IIB : des résultats décevants. Selon les recommandations actuelles, la prise en charge standard des seminomes de stade IIA ou IIB (atteinte ganglionnaire rétro-péritonéale de 1 à 5 cm) consiste en une chimiothérapie par 3 cycles de BEP (bleomycine – etoposide - cisplatine) ou 4 cycles d’EP (etoposide – cisplatine) ou en une radiothérapie para-aortique et iliaque, conférant une survie sans progression à 5 ans de 87 à 95%. Ces traitements sont potentiellement pourvoyeurs d’effets secondaires à long terme et sont associés à une augmentation du risque de second cancer. L’essai PRIMETEST, étude prospective de phase 2 mono-bras, a évalué la stratégie chirurgicale première, consistant en un curage ganglionnaire rétro-péritonéal unilatéral (par voie ouverte ou robot-assistée) sans traitement adjuvant chez 33 patients pris en charge pour un séminome de stade [...]
6/022024 Inhibiteurs de PARP : l’arrivée du rucaparib. La place des inhibiteurs de PARP se précisent aujourd’hui chez les patients pris en charge pour un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, notamment chez les patients mutés BRCA. Si l’olaparib et le niraparib ont été les premiers a montré une efficacité en survie globale dans les essais PROpel et MAGNITUDE respectivement, le rucaparib a été évalué dans l’essai de phase 2 TRITON2 (NCT02952534). Les 277 patients inclus présentaient une altération des gènes de réparation de l’ADN (BRCA (n=172 ou autres) et avaient déjà reçu une ou deux lignes d’hormonothérapie de nouvelle génération et une ligne de chimiothérapie par taxanes. Les résultats finaux confirment [...]
1/022024 Conservation d’organe pour Cancer Rectal – Quels résultats fonctionnels à long terme après radiochimiothérapie. La préservation rectale est de plus en plus proposée en cas de cancer rectal ayant totalement répondu à un traitement néo-adjuvant. Le but de cette stratégie est d’éviter la morbidité opératoire liée à la proctectomie et d’offrir une meilleure qualité de vie (QLV) en diminuant les séquelles digestive et uro-génitales. Néanmoins les résultats fonctionnels et la QLV à long terme en cas de préservation rectale n’ont été encore que très peu évalués. Les auteurs ont donc mené une étude prospective, à partir des données de deux bases prospectives d’un registre hollandais, chez 278 patients ayant bénéficié d’une préservation d’organe type Watch and Wait (WW) pour un cancer du bas ou moyen rectum. [...]
1/022024 Traitement Péri-opératoire des Cancers Œsogastriques – Peut-on surpasser le FLOT en y ajoutant de l’atézolizumab ? Depuis 2019, le standard thérapeutique des formes résécables des adénocarcinomes œsogastriques repose, en Occident, sur la chimiothérapie péri-opératoire par FLOT (1). La place de l’immunothérapie, en association à la chimiothérapie, étant maintenant démontrée dans le traitement de première ligne des formes métastatiques à score CPS élevé la question reste posée de sa place dans le traitement des formes localisées. L’étude de phase II/III DANTE/IKF-s633 est le 1er essai randomisé posant cette question : FLOT péri-opératoire (4 cures pré-op et 4 cures post-op +/- immuno). Les résultats publiés concernent la phase II de cette étude de phase II/III et dévoile le [...]
1/022024 Cancers Avancés du Pancréas – Quel est l’intérêt d’ajouter un anti-EGFR à la gemcitabine dans les rares cas de tumeur KRAS sauvage ? KRAS est classiquement impliqué dans l’oncogenèse de la majorité des adénocarcinomes du pancréas ; seuls environ 10% n’ont pas de mutations KRAS (ces cas sont enrichis en altérations moléculaires autres) (1) Le nimotuzumab est un Ac anti-EGFR déjà testé en association à la gemcitabine (vs gemcitabine + placebo) dans le cancer du pancréas avancé en phase IIb avec des signaux d’efficacité de survie globale dans le sous-groupe KRAS non muté. L’essai NOTABLE est une étude chinoise de phase III ayant évalué l’intérêt du nimotuzumab chez les patients porteurs d’un adénocarcinome du pancréas avancé KRAS WT selon un schéma randomisant Gem + Nimotuzumab vs Gem + placebo. L’objectif principal était la [...]
1/022024 Cholangiocarcinomes Extra-hépatiques Opérés – La capécitabine reste le seul standard face au GEMCIS en adjuvant La capecitabine constitue le traitement adjuvant standard des cholangiocarcinomes opérés depuis les résultats de l’essai BILCAP (1,2) et l’association gemcitabine-cisplatine (GEMCIS) (3) était, avant l’avènement récent du durvalumab (4), le standard en 1ère ligne avancée. L’étude STAMP est la première à avoir évalué le GEMCIS en adjuvant. Cette étude de phase 2 coréenne, réalisée dans 3 centres, a comparé l’efficacité du GEMCIS à la capecitabine en traitement adjuvant des cholangiocarcinomes extra-hépatiques N+ opérés à visée curative R0 ou R1. Au total, 101 patients atteints de cholangiocarcinome périhilaire [...]
1/022024 Cholangiocarcinomes avec Mutation HER2 – Le Nératinib, un TKI anti-HER2 un peu décevant… Des altérations moléculaires de HER2 ont été décrites dans plus de 10% des cancers des voies biliaires (CVB), principalement représentées par des amplifications et/ou surexpression pour lesquelles des thérapies anti-HER2 (trastuzumab + pertuzumab, zanidatamab, tucatinib + trastuzumab, trastuzumab-deruxtecan) ont récemment montré une efficacité. Les mutations de HER2 sont un événement plus rare et peu d’études se sont spécifiquement intéressées à l’efficacité de thérapies anti-HER2 en présence de ces altérations. Le neratinib est un inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) pan-HER irréversible qui possède une [...]
1/022024 Cancer Epidermoïde de l’Œsophage Quels sont les intérêts du DNA tumoral circulant (ct-DNA) ? L’étude mono-centrique chinoise de Ng et al. récemment publiée dans la revue JAMA Surgery que nous rapportons (1) avait pour objectif d’évaluer la signification pronostique de l’ADN tumoral circulant (ct-DNA) chez les patients avec carcinome épidermoïde de l’œsophage. Elle a porté sur 147 patients consécutifs pris en charge à l’hôpital Queen Mary de Hong Kong entre août 2016 et septembre 2021, soit « à visée curative » (n=74), soit dans un contexte palliatif (n=73). En pratique, les prélèvements sanguins ont été réalisés périodiquement chez ces patients (478 prélèvements au total) pour une évaluation prospective du ct-DNA par l’étude NGS de 77 gènes actionnables. Le taux de positivité du ct-DNA était supérieur chez les patients [...]
1/022024 Cancer Colorectal Métastatique RAS sauvage – Maintenance par cétuximab après une première ligne par FOLFIRI-cétuximab Les traitements de maintenance ont pour objectif le maintien de la réponse tumorale obtenue avec une chimiothérapie d’induction au prix d’une toxicité moindre et acceptable sur le moyen terme. Cette stratégie est mentionnée dans les recommandations européennes de l’ESMO® et, de fait, l’association LV5FU2 + Bévacicumab est fréquemment utilisée chez les patients avec cancer colorectal métastatique répondeurs à une bi- voire à une tri-chimiothérapie associée à du Bévacizumab. L’objectif de l’étude TIME (Treatment After Irinotecan-based Frontline Therapy : Maintenance with Erbitux) / PRODIGE 28 récemment publiée dans la revue JAMA Network Open que nous rapportons (1) était d’évaluer l’efficacité et la tolérance d’une monothérapie par Cétuximab administrée comme traitement [...]
1/022024 Cancer Colorectal-Détermination du statut MMR par intelligence artificielle Le statut MisMatchRepair Deficiency (MMR) est un biomarqueur incontournable dans le cancer colorectal (CCR). La présence d’un statut dMMR/MSI a en effet un impact majeur : Sur le plan diagnostique pour le criblage du syndrome de Lynch, Sur le plan pronostique dans les CCR de stade II, où la chimiothérapie adjuvante est le plus souvent [...]
31/012024 Les grades 1 et 2 aussi importants que les 3 et 4 Les grades de sévérité minimes (1 et 2) ont un impact significatif sur les interruptions de traitement et devraient être plus pris en compte dans les analyses de résultats d’essais cliniques. L’impact négatif des effets indésirables de grade peu sévère (1 et 2) a été évalué à travers une étude de phase III en analysant de manière exhaustive « le tracas » et « les interruptions de traitements » en lien avec ces grades peu [...]
31/012024 Risque plus élevé d’évènements thrombo-emboliques dans les cancers pulmonaires RET Risque d’évènements thrombo-emboliques (TVP, EP, AVC) très élevé chez les patients avec un cancer du poumon RET (quasi la moitié des patients dans cette cohorte !) Le risque de survenue d’un évènement thrombo-embolique dans le cancer bronchique est évalué entre 5 et 14%, mais augment à 30 à 48% dans les cancers ALK et ROS1. Une étude rétrospective monocentrique menée par une équipe de Gustave Roussy [...]
31/012024 Le dupilumab à associer à l’immunothérapie ? L’administration de dupilumab, un anticorps anti-IL4 autorisé dans diverses situations d’atopie depuis 2021, a permis de reverser la résistance aux anti-PD(L)1 chez 1 patient sur 6 traités dans le standard de traitement pour un cancer du poumon métastatique. Voilà un joli papier expliquant de A à Z la démarche médico-scientifique ayant mené à étudier le dupilumab en association avec l’immunothérapie. Et figurez-vous que les auteurs de ce papier ont habilement montré que l’interleukine-4 (IL-4) jouait un rôle prépondérant [...]