15/032018 ANATOMOPATHOLOGIE DES CANCERS COLORECTAUX – Quel impact pronostique pour les invasions veineuses intramurales ? Nous connaissons tous le rôle pronostique défavorable des invasions veineuses extramurales dans les cancers colorectaux (CCR). Ce paramètre morphologique est notamment utilisé dans les CCR de stade II, pour discuter l’opportunité d’une chimiothérapie adjuvante. Ces invasions sont définies par la présence de cellules tumorales dans les veines situées au-delà de la musculeuse, encore appelée paroi (the « wall » pour le anglo-saxons). Mais qu’en est-il de leurs contreparties intra-murales (ou IVIM pour invasions veineuses intramurales)? Knijn et collaborateurs ont effectué dans ce cadre, une revue systématique de la littérature. Ils ont analysé l’impact des IVIM sur la récidive locale, la survie spécifique au cancer à 5 ans et la survie globale à 5 ans. Sur [...]
15/032018 CANCER DU CANAL ANAL – L’infection HIV, facteur de risque à part entière ? Le taux d’incidence standardisée du cancer du canal anal dans population séropositive pour le HIV a été évalué à partir d’une population de 447 953 sujets HIV+, par croisement des registres HIV et registres de cancers, au sein de 9 régions des USA pour la période 1996-2012 , 1567 cas de cancer du canal ayant été diagnostiqués. Cette étude confirme la sur-incidence de cancer anal dans cette population : ratio d’incidence standardisé à 19,1 ; le sous-groupe des hommes homosexuels étant le plus à risque (65% de l’ensemble des cas diagnostiqués). Le risque augmentait avec l’âge. Les sujets [...]
15/032018 IMMUNOTHÉRAPIE – Une diarrhée expliquée par une insuffisance pancréatique toxique ! Ce cas clinique rapporte l'histoire d'une patiente qui a développé une diarrhée 9 semaines après la mise sous pembrolizumab, inhibiteur de checkpoint immunitaire anti-PD-1 pour un mélanome métastatique. Cette diarrhée, non sanglante, était faite de selles glaireuses et était associée à une perte de poids de 2 kg. Le bilan biologique ne montrait aucune anomalie et le bilan étiologique éliminait toute infection digestive bactérienne ou virale. Cette symptomatologie [...]
15/032018 ÉPIDÉMIOLOGIE DES CANCERS COLORECTAUX SPORADIQUES _ Facteurs de risque environnementaux en fonction du statut des microsatellites : phénotype MSS versus MSI Environ 20% des cancers colorectaux présentent une instabilité des microsatellites secondaire à une défaillance du système MMR (Mismatch Repair) impliqué dans la réparation des mésappariements de l’ADN. On parle de phénotype MSI (Microsatellite Instability) ou dMMR (deficient MMR). La grande majorité de ces cancers sont de type sporadiques et résultent d’une hyperméthylation somatique acquise du promoteur du gène MLH1. Ce mécanisme de carcinogenèse est fondamentalement différent de celui des cancers colorectaux de phénotype MSS (Microsatellite Stability), de telle [...]
15/032018 TRAITEMENT NÉO-ADJUVANT DES CANCERS DU RECTUM – Taux plasmatique de TERT : un facteur prédictif de réponse à la radio-chimiothérapie ? Dans un contexte où aucun marqueur prédictif de réponse n’est validé en cas de radiochimiothérapie (RCT) néoadjuvante dans le cancer du rectum, l’objectif était d’évaluer l’intérêt du dosage plasmatique de TERT, enzyme impliquée dans la synthèse de novo des séquences télomériques afin de prévenir la sénescence cellulaire, comme facteur prédictif de réponse à la RCT. Au total, 176 patients traités par RCT (dose médiane de RT 50.4 Gy associée à chimiothérapie à base de 5FU) puis chirurgie ont été inclus. Les prélèvements ont été réalisés pendant la séquence de RCT avec un dosage à baseline [...]
15/032018 CANCERS GASTRIQUES AVANCÉS _ Amplification de HER2 sur ADN tumoral circulant: un outil prédictif et de monitoring de l’efficacité du trastuzumab. Cette étude avait pour objectif d'évaluer l'intérêt de l'analyse du nombre de copies du gène HER2 sur l'ADN tumoral circulant (ADNtc) comme biomarqueur prédictif de la réponse au trastuzumab dans les cancers gastriques avancés. Au total, 56 échantillons tumoraux gastriques et 135 échantillons plasmatiques ont été obtenus chez 56 patients, parmi lesquels 36 avaient une paire tissu tumoral/plasma avant traitement et 20 avaient du tissu tumoral avant traitement et de multiples échantillons plasmatiques [...]
15/032018 TRAITEMENT ADJUVANT DES CANCER DU PANCRÉAS _ Analyse couplée DPD et hENT1 et cancer du pancréas : duo gagnant ? A l’heure où l’impact prédictif de l’expression d’hENT1 en immunohistochimie (IHC) sur l’efficacité de la gemcitabine reste débattu (J Natl Cancer Inst 2014;106:347 ; Eur J Cancer 2015 ; 51:1546-54), l’objectif de l’étude était d’évaluer l’intérêt de l’analyse combinée de l’expression de la DPD (Dihydropyrimidine dehydrogenase) et hENT1 chez les patients opérés d’un cancer du pancréas et recevant une chimiothérapie adjuvante par gemcitabine ou LV5FU2. Au total, l’analyse en IHC de hENT1 et DPD a été réalisée chez 238 patients initialement inclus dans l’essai ESPAC-3. L’expression en DPD était associée à une diminution de la survie globale sur l’ensemble de la population (HR 1.73, p=0,003), [...]
22/022018 CHIRURGIE PANCRÉATIQUE _ Un effet volume du centre impacte clairement le prognostic ! Fin 2017 l’étude française d’O. Farges publiée dans cette même revue (1) étayait l’impact de « l’effet centre » dans la chirurgie pancréatique (corrélation entre volume d’activité et mortalité). Dans cette étude allemande de grande envergure, c’est l’ensemble du territoire national qui fut analysé : tous les cas de chirurgie pancréatique majeure réalisés en Allemagne de 2009 à 2014 ont en effet été analysés, soit 60858 cas. Les conclusions vont [...]
22/022018 CANCER COLORECTAL MÉTASTATIQUE RAS SAUVAGE _ Une notion nouvelle, celle de « mutation émergente de RAS » sous panitumumab + irinotécan. L’objectif du travail de Siena et al. (1) était d’évaluer le taux de mutations « émergentes » de RAS (mutations apparues au cours du traitement) et leur signification clinique chez des patients avec cancers colorectaux métastatiques initialement RAS « sauvages » traités par l’association panitumumab + FOLFIRI. En pratique, l’étude tumorale a été réalisée à partir de l’ADN extrait d’un fragment fixé et inclus en paraffine (bloc FFPE, Formalin-fixed Paraffin-Embedded) provenant de la lésion primitive ou d’une localisation métastatique, avant la mise en route du traitement et [...]
22/022018 CANCER COLORECTAL MÉTASTATIQUE _ Statut mutationnel RAS : Quelle corrélation entre analyses tumorale et plasmatique (ADN tumoral circulant) ? L’objectif du travail que nous rapportons était de comparer l’évaluation du statut mutationnel de RAS à partir de l’ADN extrait de la tumeur et à partir de l’ADN tumoral circulant (plasma) chez 92 des 340 patients avec cancers colorectaux métastatiques « sauvages » pour l’exon 2 de KRAS inclus dans l’étude de phase II CAPRI-GOIM (1). Ces patients, naïfs de tout traitement, étaient traités par l’association cétuximab + FOLFIRI. En pratique, l’étude tumorale était réalisée selon la technique NGS (New Generation Sequencing) ; l’étude plasmatique par BEAMing digital PCR (Beads, Emulsion, Amplification, and Magnetics digital PCR). En [...]
22/022018 IMMUNOTHÉRAPIE _ Les cancers gastriques associés au virus d’Epstein-Barr, de probables bons candidats aux inhibiteurs de check-points. Nous savons tous maintenant que les patients présentant des tumeurs digestives avec instabilité microsatellitaire constituent une population qui bénéficie véritablement de l’immunothérapie. Ceci s’explique par le taux de mutations présentes en surface des cellules tumorales, à l’origine de néoantigènes immunogènes, favorisant le recrutement de lymphocytes cytotoxiques. Un tel environnement aboutit alors à des tumeurs dites inflammatoires ou chaudes, particulièrement sensibles à l’immunothérapie reposant sur les inhibiteurs des check-points de l’immunité, tels que les anticorps thérapeutiques anti-PD-1 et PD-L1. Mais d’autres circonstances peuvent aboutir à ces mêmes caractéristiques, telles les cancers gastriques liés au virus d’Epstein-Barr (EBV+). C’est dans ce cadre que Saito et collaborateurs ont caractérisé leur contexte immunitaire. Les auteurs ont d’abord évalué l’expression de l’ARN messager de PD-L1 dans les différents groupes moléculaires de cancers gastriques, à partir des données consultables de la base TCGA (The Cancer Genome Atlas). Ils ont montré que cette expression était plus [...]
22/022018 HÉPATOCARCINOME NON OPÉRÉ _Radiofréquence ou radiothérapie stéréotaxique ? Il y a-t-il une méthode de choix du traitement local du CHC non accessible à une résection chirurgicale ? Si la destruction in situ par radiofréquence (RF) est clairement établie dans cette indication, la radiothérapie stéréotaxique (SBRT) est de plus en plus employée et ces 2 modalités thérapeutiques n’ont pas été clairement comparées. Faute d’étude randomisée, cette étude observationnelle [...]
22/022018 ONCOGÉRIATRIE _ Les scores G8 et G8-modifié ont une forte valeur pronostique quel que soit le type de cancer … sauf pour les tumeurs digestives ! Chez les patients âgés atteints de cancer, le score G8 est désormais assez bien établi comme un outil de dépistage permettant d'identifier les patients relevant d'une évaluation gériatrique approfondie afin d'adapter au mieux le traitement. Peu de données sont cependant disponibles sur sa valeur pronostique, notamment selon le type de localisation tumorale. Une version optimisée du G8 en 6 items, le G8-modifié, faisant appel à des paramètres relatifs à l’état fonctionnel ou certaines comorbidités d’intérêt, a été développé plus récemment (tableau), dont la valeur pronostique n'avait pas été explorée. Cette étude a donc exploré la valeur pronostique de ces 2 outils chez 1333 patients ≥ 70 ans atteints de cancer et référés dans 6 centres d’oncogériatrie français issus de la cohorte prospective ELCAPA (elderly cancer patients) constituée entre 2007 [...]
22/022018 TOXICITÉ DES BIOTHÉRAPIES _ Mucite induite par l’everolimus : la colchicine est efficace et ne modifie par la pharmacocinétique de la thérapie ciblée ! La mucite est une toxicité fréquente (59%) et dose-limitante de l'everolimus, améliorée de manière inconstante par les traitements locaux. Sa présentation clinique est proche de celle des aphtes buccaux observés dans la maladie de Behçet où la colchicine est démontrée comme un traitement efficace. Dans cette étude pilote française, la colchicine, dont il avait été également suggérée antérieurement une efficacité dans les mucites induites par la chimiothérapie (1), a été évaluée comme traitement des mucites de grade ≥ 2 chez des patients atteints d’un [...]
22/022018 HÉPATO-CHOLANGIO-CARCINOME – Un doublet gagnant, gemcitabine-sel de platine . L’hépato-cholangio-carcinome est une tumeur rare représentant environ 1 à 5% des cancers primitif du foie. A ce jour, la prise en charge des tumeurs non réscables n’est pas codifiée et aucune donnée n’a été rapportée concernant l’association gemcitabine-sel de platine en 1° ligne de traitement des formes avancées. Une étude rétrospective multicentrique de l’AGEO a ainsi été réalisée entre 2007 et 2017 sur 6 centres et dont l’objectif était d’évaluer l’impact pronostique sur la survie sans progression (PFS) et la survie globale (SG) du doublet de chimiothérapie. Au [...]
22/022018 CANCER COLIQUE DE STADE II _ Une chromatine hétérogène représente un facteur pronostique péjoratif. Dans un contexte où les nouvelles classifications moléculaires ont largement dominé l’actualité biologique dans le cancer colorectal (CCR), l’objectif du travail était de se positionner à une échelle différente pour évaluer l’impact pronostique de l’organisation de la chromatine au sein des noyaux des cellules tumorales. Sur la base de l’analyse automatisée au microscopique électronique de haute résolution, l’organisation de la chromatine au sein des noyaux a été classée en 2 catégories (homogène versus hétérogène). A partir d’une cohorte test de 390 CCR localisés, la répartition de [...]
9/022018 ONCO-IMMUNOLOGIE _ Une revue magistrale de la toxicté des inhibiteurs de checkpoint en dix questions ! L’immunothérapie de type « checkpoint inhibitors », point de convergence de nos regards et espoirs en oncologie, fait l’objet d’une revue didactique et synthétique, centrée sur les données actuelles des effets secondaires. Elle s’articule autour de 10 questions : Pourquoi surviennent des effets secondaires immuns ? Quels sont habituellement ces effets secondaires immuns ? Quand surviennent-ils ? Pourquoi surviennent-ils chez certains patients et pas d’autres ? Sont-ils corrélés à une efficacité thérapeutique ? Les immunosuppresseurs utilisés pour les [...]
9/022018 ONCO-IMMUNOLOGIE _ Le pembrolizumab fait ses premières armes dans le cancer de l’œsophage. L’étude de phase Ib KEYNOTE-028 a évalué l’efficacité et la tolérance du Pembrolizumab (Ac anti-PD1) en monothérapie (10 mg/kg / 2 semaines) dans plusieurs cohortes de tumeurs solides avec expression de PD-L1 > 1%, en échappement aux thérapies standards, dont celle des cancers œsophagiens (n=23, dont 78% d’épidermoïdes) dont les résultats sont présentés dans cette publication. Dans cette population lourdement prétraitée (près de 90% ayant reçu au moins 2 lignes antérieures) : Le taux de réponse était de 30%, d’une durée de médiane de 15 mois (6 à 26 mois). Le taux de SSP était de 30% [...]
9/022018 CANCER COLORECTAL MÉTASTATIQUE RAS SAUVAGE _ Après une première ligne avec bevacizumab, les anti-EGFR doivent se placer en troisième ligne ! Résultats de l’étude COMETS. Cette étude multicentrique de phase 3 menée par le groupe coopérateur italien GISCAD a comparé après progression sous une première ligne par FOLFIRI-bevacizumab, une séquence thérapeutique par cetuximab-irinotécan en 2ème ligne puis FOLFOX en 3ème ligne (n=54) à progression à [...]
9/022018 CANCER DU PANCRÉAS OPÉRÉ _ La biopsie liquide : un nouveau marqueur pronostique ? Si les travaux sur la biopsie liquide se multiplient dans les cancers digestifs et dans le cancer du pancréas en particulier (Clin Cancer Res 2017;23:116-123; Br J Cancer 2017;117:1017-1025), sa place en pratique courante n’est pas encore clairement validée. L’objectif de ce travail rétrospectif était d’évaluer l’intérêt pronostique de la détection de l’ADN tumoral circulant (ADNtc) en pré (J-1) et postopératoire (J+1) chez des patients opérés pour un cancer du pancréas. Un total de 45 patients opérés dans une [...]