Les études scientifiques ont permis de mieux comprendre le mécanisme de développement des cancers, mais le plus souvent, il n’est pas encore possible de savoir exactement pourquoi telle personne développe tel cancer.
Aujourd’hui, on sait reconnaître certaines caractéristiques propres aux personnes, à des comportements et habitudes de vie ou encore à l’environnement, qui sont fréquemment observées chez celles ayant développé des cancers. Ces caractéristiques sont appelées des facteurs de risque.
Les effets de ces facteurs se multiplient davantage qu’ils ne s’additionnent : c’est «l’effet synergique».
La prévention des cancers par intervention sur ces facteurs de risque est appelée «prévention primaire».
Par ailleurs, à titre individuel, connaissant les facteurs de risque, chacun peut veiller sur son mode de vie, afin de réduire les possibilités de développement de la maladie. Un facteur de risque ne conduit pas forcément à la formation de cancer, il a simplement été constaté une augmentation du nombre de cancers chez les personnes concernées. Parmi les principaux facteurs de risque identifiés, on retrouve des comportements à risque, notamment le tabagisme, l’alcoolisme et certaines habitudes alimentaires.
– La fumée de tabac est un cocktail de produits toxiques. Elle contient plusieurs substances particulièrement nocives, dont les effets toxiques se conjuguent. Le tabagisme constitue la première cause de cancers et la première cause de mortalité évitable (Tabac et cancer).
– Bien que sa consommation ait largement diminué depuis les années 1960, l’alcool demeure, après le tabac, la deuxième cause évitable de mortalité par cancer (Alcool et cancer). L’exemple par excellence d’un «effet synergique» de deux facteurs de risque est celui où le tabac s’associe à l’alcool.
– L’alimentation explique probablement un pourcentage important de la variation de la fréquence des cancers entre pays, entre sous-populations et dans les populations migrantes. La consommation excessive des aliments riches en graisses d’origine animale, et plus particulièrement de graisses saturées, d’aliments fumés ou salés, augmente le risque de divers cancers. L’obésité est également un facteur de risque, notamment dans le cancer du sein (Alimentation et cancer).
– Parmi les facteurs environnementaux, on retrouve les rayonnements ionisants d’origine naturelle ou issus de l’activité humaine (Champs électromagnétiques), les rayonnements ultraviolets qui augmentent le risque de cancers cutanés, certaines infections et la pollution (air, eau, sol).
Les expositions professionnelles à des agents carcinogènes concerneraient environ 10 % des salariés. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’OMS, détermine si les substances ou expositions sont cancérogènes pour l’homme. De nombreux produits ont été identifiés comme cancérogènes.
– Le cancer est une maladie de l’ADN qui se trouve dans le noyau de chacune de nos cellules et contient notre capital génétique. Il s’agit d’une sorte de mode d’emploi dont chaque page serait un gène. Si un gène est défaillant, c’est-à-dire s’il y a une erreur sur une page du mode d’emploi, la cellule fonctionne de façon incorrecte, ce qui peut conduire à l’apparition d’un cancer. De cette manière, le cancer peut être lié à des facteurs génétiques. Des formes familiales existent pour des tumeurs rares mais également pour des tumeurs plus fréquentes comme le cancer du sein ou du côlon. On estime entre 5 à 10 % le nombre de cancers héréditaires.
Le risque de cancer augmente également avec l’âge. Une majorité de cancers est diagnostiquée entre 50 et 70 ans. Ceci serait en rapport avec le caractère « génétique » du cancer car le vieillissement cellulaire conduit à l’accumulation de mutations qui peuvent aboutir à la cancérogenèse.
En savoir + : Epidaure est le Pôle prévention de l’ICM, Institut du Cancer de Montpellier. Par ses missions d’information, de formation, de recherche et d’évaluation, ce pôle participe à l’action de prise en charge globale du cancer. Visiter le site