Différents types de virus, de la famille des papillomavirus humains (HPV) sont à l’origine du cancer du col de l’utérus. Le frottis cervico-vaginal permet de dépister ces infections sexuellement transmissibles qui, dans la plupart des cas, restent latentes et bénignes. Mais ces infections peuvent également évoluer en lésions précancéreuses, puis si elles ne sont pas traitées, en cancer du col de l’utérus.
En effet, un maximum de 3% de femmes infectées par le virus HPV développeront un cancer. A contrario, le risque de cancer chez les femmes non infectées est quasi nul.
Les papillomavirus n’ont pas tous le même pouvoir cancérigène. Le plus nocif est celui de type 16 (HPV-16), impliqué dans 50 à 60% des cancers du col. Ensuite le HPV-18 qui serait responsable de 10% des cancers du col. D’autres types de HPV présentent un pouvoir carcinogène modéré à fort (31, 33, 35, 45, 51, 56) et peuvent provoquer des lésions précancéreuses graves ou des cancers. Les HPV 6, 11, 42, 43 et 44 sont à faible pouvoir carcinogène et peuvent être responsables de condylomes.
Depuis le 23 novembre 2006, Gardasil ®, le premier vaccin préventif contre le cancer du col de l’utérus, est commercialisé en France. Il protège des infections causées par des papillomavirus de types 6, 11, 16 et 18.
Gardasil ® a une efficacité maximale lorsqu’il est donné avant le premier contact avec le virus. Les HPV étant transmis lors de rapports sexuels, le vaccin est recommandé chez les jeunes filles de 14 ans et, en « rattrapage », chez les jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans n’ayant pas eu de rapports sexuels, ou au plus tard dans l’année suivant leur premier rapport. Dans cette indication, la Sécurité sociale rembourse à 65% chaque dose de Gardasil ® dont le prix s’élève à 135,59 € par injection.
Le schéma de primo-vaccination comprend 3 doses de 0,5 ml administrées par voie intramusculaire selon le schéma suivant : 0, 2 et 6 mois.
On peut attendre de Gardasil ® une réduction de la morbidité à court terme, mais les conséquences à long terme de son utilisation ne sont pas encore connues. La durée de la protection vaccinale n’est pour l’instant pas connue au-delà de 5 ans. Le suivi des patientes vaccinées sur le long terme permettra de mieux évaluer l’utilité d’un rappel.
30 % environ des cancers du col sont liés à des types d’HPV oncogènes autres que ceux du vaccin. En revanche, le dépistage régulier par des frottis cervico-vaginaux répétés permet de dépister et de soigner au plus tôt l’ensemble des lésions avant qu’elles n’entraînent un cancer. Ce dépistage reste donc obligatoire chez toutes les femmes, vaccinées ou non.
En savoir + : Le virus HPV
En savoir + : Relation entre agent infectieux et cancer