Cancers gastriques : quels sont les facteurs pronostiques cliniques et histopathologiques les plus robustes ?
Long-term survivors of gastric cancer : a California population-based study.
Kunz PL, et al.
J Clin Oncol. 2012 Oct 1;30(28):3507-15.
Le pronostic des cancers gastriques est globalement sombre avec peu de survivants à long terme. Ces derniers ont-ils des caractéristiques démographiques, cliniques ou tumorales particulières ? C’est la question qui a été posée par cette étude rétrospective du « registre » SEER californien qui a analysé 47 647 cas de cancers gastriques et du cardia, tous stades confondus, identifiés entre 1988 et 2005 dont 20% (9325 cas) ont eu une survie de plus de 3 ans.
Plusieurs facteurs, identifiés en analyse multivariée sur l’ensemble de la population, étaient associés à une survie spécifique de plus de 3 ans, par ordre décroissant d’importance (selon le HR) :
- le stade tumoral local (HR 0,20),
- la réalisation d’un traitement chirurgical (HR 0,34 à 0,37 en fonction de la période de prise en charge),
- le stade tumoral régional (HR 0,53),
- un traitement par chimiothérapie (HR 0,56), – le type intestinal (vs diffus, HR 0,74),
- la différenciation (bonne ou moyenne, HR 0,76),
- la réalisation d’une radiothérapie post-opératoire (HR0,80),
- l’origine asiatique ou du Pacifique des patients,
- le site de traitement (hôpital académique),
- la localisation tumorale gastrique (vs cardiale),
- un milieu socio-économique élevé,
- le sexe féminin,
- l’origine hispanique et
- le type d’hôpital (> 150 lits).
Tous ces facteurs avaient un impact d’autant plus important que le stade tumoral était limité, en dehors toutefois de la chimiothérapie qui avait un impact plus important dans le groupe des tumeurs de stade avancé par rapport à celles de stade localisé ou régional.
Cette large étude, même si elle se heurte à l’imprécision des données disponibles dans les registres (ici le SEER), est remarquable par sa taille et donc par la robustesse des données qui en émanent. Les facteurs pronostiques (ré-)affirmés ici nous rappellent qu’à l’heure de l’indispensable recherche de nouveaux facteurs pronostiques moléculaires génomiques, la prise en compte des données démographiques, cliniques et anatomopathologiques simples demeure essentielle.