CANCER COLIQUE DE STADE II ET III – Quels facteurs pronostiques biomoléculaires ?
Mutation Profiling and Microsatellite Instability in Stage II and III Colon Cancer: An Assessment of Their Prognostic and Oxaliplatin Predictive Value.
Gavin PG, et al.
Clin Cancer Res. 2012 Dec 1;18(23):6531-41.
Integrated Analysis of Molecular and Clinical Prognostic Factors in Stage II/III Colon Cancer.
Roth AD, et al.
J Natl Cancer Inst. 2012 Nov 7;104(21):1635-46.
Résultats de 2 études translationnelles dont l’objectif était d’identifier des biomarqueurs pronostiques chez les patients traités dans le cadre d’essais thérapeutiques pour un cancer colique stade II et III.
La première étude a été réalisée chez des patients inclus dans l’étude adjuvante testant le 5FU + leucovorine ± oxaliplatine (étude NSABP C07, n=1836) et dans l’étude adjuvante testant le 5FU + leucovorine + oxaliplatine ± bevacizumab (étude NSABP C08, n = 463). L’analyse moléculaire des mutations de BRAF, KRAS, NRAS, MET, et PIK3CA et le statut MMR (MSI/MSS) a été corrélée à la récidive, la survie globale et la survie après récidive.
- Le statut MSI (HR 0.48, p=0.0001) était la seule altération associée à une diminution significative du risque de récidive.
- Concernant la survie globale, le statut MSI (HR 0.64, p=0.0084) était un facteur de bon pronostic et la présence d’une mutation BRAF un facteur de mauvais pronostic (HR 1.46, p=0.0002).
- L’analyse de la survie après récidive identifiait le statut MSI et la mutation BRAF comme 2 facteurs de mauvais pronostic (HR 1.60, p=0.02 et HR 2.31, p<0.0001).
- Concernant la survie globale et le statut MMR/BRAF, les pronostics « extrêmes » étaient représentés par les patients MSI-BRAF WT pour les meilleurs pronostics et par les patients MSS-BRAF MUT pour les plus mauvais pronostics.
La seconde étude a été réalisée chez les patients inclus dans l’essai EORTC PETACC 3 pour un cancer du côlon stade II/III (n=1404) et dont l’objectif était de comparer la chimiothérapie adjuvante par 5FU + leucovorine ± irinotecan. Les analyses moléculaires comportant le statut MMR, l’expression de SMAD4, la perte d’hétérozygotie 18q, et les mutations KRAS et BRAF ont été corrélées à la survie sans récidive (SSR) et la survie globale (SG).
- En analyse multivariée, le statut MSI était associé à une diminution du risque de récidive et de décès (respectivement HR 0.54, p=0.003 pour la SSR et HR 0.43, p=0.001 pour la SG),
- alors que la perte d’expression de SMAD4 était associée à une augmentation du risque de récidive et de décès (respectivement HR 1.47, p<0.001 pour la SSR et HR 1.58, p<0.001 pour la SG).
- La mutation BRAF était identifiée comme un facteur indépendant de survie globale (HR 1.56, p=0.04) mais non pour la SSR.
- Dans l’analyse des sous groupes, les tumeurs T3N1 MSI avec expression normale de SMAD4 avaient un pronostic similaire au tumeurs stade II.
Pour la pratique actuelle, nous pouvons, pour les cancers coliques localisés que la mutation de BRAF est un facteur de mauvais pronostic indépendant alors que le satut MSI est un facteur de pronostic favorable sauf après récidive.