Les thérapies ciblées s’opposent à la néo-angiogénèse (création de vaisseaux pour apporter les nutriments dont la tumeur a besoin pour se développer). Ces traitements anti-angiogéniques ont apporté une véritable évolution dans la prise en charge des patients atteints de cancer du rein :
Bévacizumab
Les tout premiers résultats, rompant avec des années de stagnation, ont été obtenus avec le bévacizumab (anticorps bloquant dirigé contre le VEGF), utilisable aussi dans les cancers du colon, du sein et du poumon, tous au stade de métastases. Comparé à l’interféron seul, l’association bévacizumab-interféron double le temps de survie sans progression. Le bévacizumab a obtenu son autorisation de mise sur le marché dans le cancer du rein avancé et/ou métastatique le 14 décembre 2007
Sorafenib
Le sorafenib (Inhibiteur de plusieurs Tyrosine kinases, Raf, PDGFR, VEGFR2 & 3 et c-Kit) est le premier à avoir été disponible par voie orale, en juillet 2006 en France, après avoir démontré, dans une large étude le comparant à l’interferon alpha, une supériorité sans équivoque, et un grand nombre de maladies métastatiques stabilisées. Le sorafenib a obtenu en France l’Autorisation de Mise sur le Marché dans « le traitement du carcinome rénal avancé après échec d’un traitement à base d’interféron alfa ou d’interleukine 2 ou chez des patients pour lesquels ces traitements sont considérés comme inadaptés ». Dans la mesure où aucune étude n’a jamais démontré de supériorité nette, en gain de survie globale par exemple, des cytokines, il est aisé de les considérer comme inadaptées et de pouvoir, ainsi, prescrire le sorafenib sans attendre l’échec (qui n’est pas forcément immédiat ni constant, c’est là toute la difficulté des choix thérapeutiques) d’un traitement par interféron.
Sunitinib
Le sunitinib (Inhibe différents récepteurs Tyrosine kinases : PDGFR, VEGFR, c-Kit, RET, CSF-1R, Flt3) entraine notamment une augmentation de la survie sans progression de la maladie et probablement un gain de survie en comparaison des traitements antérieurs. Le sunitinib a obtenu l’Autorisation de Mise sur le Marché en France dans » le traitement des cancers du rein avancés et/ou métastatiques ».
Temsirolimus
Le temsirolimus est un inhibiteur de mTor (mammalian target of rapamycin), autre cible privilégiée de la voie intra-cellulaire conduisant à la prolifération cellulaire, l’invasion, la néoangiogénèse. Le tensirolimus est le seul médicament disponible qui ait démontré une activité statistiquement significative par rapport à l’interferon, chez les malades souffrant d’un cancer du rein métastatique de mauvais pronostic (selon la classification de Motzer).
Everolimus
L’everolimus actuellement disponible pour les patients en échec d’une première ligne de traitement par thérapie ciblée (bévacizumab, sunitimib ou sorafénib), est issu de la même famille de molécules ciblant la voie mTor. L’essai RECORD, présenté en 2008 au congrès de l’ASCO, a montré une supériorité (en termes de survie sans progression) de l’everolimus versus un placebo, pour les patients dont la maladie néoplasique évoluait malgré un traitement initial par sunitinib, bevacizumab ou autre. L’everolimus est donc aujourd’hui recommandé en deuxième ligne de traitement après échec d’une thérapie ciblée.
Les traitements utilisés en première intention sont :
– le sunitimib (forme orale)
– le tensirolimus (forme intraveineuse), utilisé dans les formes de mauvais pronostic
– le bevacizumab (intraveineux) associé à Interféron (sous-cutané)
En deuxième intention après un traitement par anti-angiogénique (sunitimib – sorafénib – bévacizumab) : l’everolimus
En deuxième intention après immunothérapie : le sorafénib
En savoir + : visiter le site A.R.Tu.R. Association pour la Recherche sur les Tumeurs du Rein