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30 octobre 2013
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Nouvelles thérapies ciblées et métastases cérébrales

Approximativement 20 à 40% des patients souffrant de CBNPC développent des métastases cérébrales au cours de l’histoire de leur maladie. Ces métastases sont classiquement considérées comme un élément de mauvais pronostic, avec les lésions potentiellement réfractaires aux traitements systémiques. Aussi, un certain nombre de travaux se sont intéressés à l’activité des nouvelles thérapies ciblées dans cette situation, et deux d’entre eux ont retenu notre attention.

 

Daniel Costa a présenté les résultats d’une étude rétrospective, évaluant l’activité du crizotinib chez les malades ALK+, porteurs de métastases cérébrales asymptomatiques, qui avaient été inclus dans les études PROFILE 10-05 et 10-07 (N=275/888). Le taux de contrôle cérébral à 12 semaines est rapporté par les auteurs à 60%. Le taux de réponse cérébrale a quant à lui été évalué à environ 25%, ce qui n’est pas si mal, mais clairement inférieur au taux de réponse systémique du crizotinib. De plus, l’étage cérébral reste de loin le principal site de résistance acquise au crizotinib, ce qui incite à développer des stratégies plus efficaces, notamment à l’aide de nouveaux inhibiteurs de ALK.

 

L’étude LUX-Lung 3, comparant l’afatinib (inhibiteur irréversible de l’EGFR) à l’association cisplatine-pemetrexed en 1ère ligne métastatique chez des patients mutés EGFR, a également été réanalysée selon l’existence ou non de métastases cérébrales asymptomatiques. Seule une minorité de patients compose le sous-groupe métastatique cérébral : 20 patients dans le bras afatinib, 15 dans le bras chimiothérapie. La survie sans progression apparaît numériquement supérieure dans le bras afatinib (médiane à 11,4 mois contre 5,4 mois dans le bras chimiothérapie), mais le faible effectif empêche la différence d’atteindre la significativité statistique (HR=0,52 ; p=0,14). Malheureusement, aucune donnée n’a été présentée sur l’activité intracérébrale du traitement.

 

En conclusion, les nouvelles thérapies ciblées ont une activité indéniable à l’étage cérébral. Cependant, il reste aujourd’hui à optimiser la prise en charge des lésions cérébrales, en prenant en compte les spécificités de chaque modèle d’addiction oncogénique.

 

Laurent Greillier
DB Costa Ou et al., WCLC 2013, A MO07-02 et M Schuler et al. WCLC 2013, A MO07-13