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Cancer : 70 % des Français ne font rien pour l’éviter

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cancerQuoique bien informés sur les risques de cancer, nombre de personnes sont fatalistes, selon la Fondation ARC.
À quoi bon essayer d’échapper au cancer si l’on risque d’en développer un même en faisant des efforts pour se protéger ? C’est ce que se disent les trois quarts des Français qui ne font aucun effort particulier pour éviter la maladie. Selon l’enquête Ipsos Healthcare effectuée en décembre dernier à la demande de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, sept Français sur dix n’ont jamais mis en place d’actions spécifiques pour réduire leur risque de cancer.
Pour Jacques Raynaud, président de la Fondation ARC, « il y a là un comportement fataliste et résigné par rapport à la maladie. Il faut dire qu’il est difficile de hiérarchiser et de pondérer les risques lorsqu’on n’est pas spécialiste. Par exemple, les Français accordent énormément d’importance au risque héréditaire alors que ça ne compte que pour 5 à 10% dans le risque de cancer ».

Les experts ont tellement répété aux gens qui avaient des «cancers dans la famille» qu’ils étaient eux-mêmes à risque accru, que l’idée de «l’oracle génétique» s’est implantée dans le public. Alors qu’il est beaucoup plus dangereux de fumer, boire trop d’alcool ou ne pas avoir d’activité physique régulière. Le fait que l’on utilise désormais en routine les profils génétiques dans le traitement des cancers contribue à entretenir la confusion. «Les gènes ne disent pas l’avenir», tient pourtant à rappeler le Dr Suzette Delaloge, oncologue médicale à l’Institut Gustave-Roussy.

Au-delà des conseils généraux d’hygiène de vie bien connus des Français, l’individualisation des conseils demeure la clé de la prévention: « Pour une personne donnée, il est important de bien connaître son niveau de risque car les actions de dépistage proposées pourront alors être adaptées», explique le Dr Delaloge. « Par exemple, pour une femme qui n’a qu’un risque standard de cancer du sein, le dépistage par mammographie tous les deux ans à partir de 50 ans est suffisant. Dans d’autres cas, on proposera des stratégies de prévention différentes ».
Car les comportements de prévention, dont la participation au dépistage n’est qu’une partie, ne diminuent pas seulement le risque de cancer – d’environ 40% -, ils divisent aussi par deux le risque de mourir un jour d’un cancer. Un bénéfice considérable, à la portée de chacun, pour peu que l’on en prenne conscience. « La difficulté dans le cancer, remarque le Dr Delaloge, c’est que l’on ne se rend pas compte que l’on est en train de réduire son risque quand on fait une action spécifique pour cela, alors que lorsque l’on a de l’hypertension artérielle ou trop de cholestérol, les actions se voient dans les résultats. »

Parmi les autres motifs invoqués par ceux qui sont résignés face au risque de cancer, l’incrédulité, tant les informations contradictoires circulent parfois (35%), ou encore la conviction que l’on n’a pas un mode de vie à risque (50%). Fatalistes, un tiers des interrogés (37%) estiment que prendre des mesures ne changerait rien étant donné tous les risques environnants.

Signe supplémentaire de la confusion ambiante, les Français sondés par l’Ipsos classent injustement les produits chimiques et la pollution loin devant l’alcool, l’obésité ou le surpoids dans l’échelle des risques de cancer.
Pour aider les Français à s’y retrouver, la Fondation ARC ouvre un site d’informations: www.preventiondescancers.org

Art. extrait : www.lefigaro.fr

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