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Un traitement innovant du cancer du sein conçu par une équipe de chercheurs clermontois

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echantillonne approche innovante qui devrait transformer la vie des patientes atteintes d’un cancer du sein dit « triple négatif ». Les chercheurs clermontois sont les premiers au monde à avoir créé ce traitement qu’ils viennent de présenter à Washington devant 18 000 spécialistes du monde entier.

Depuis leur retour de Washington, la semaine dernière, elles sont débordées. Coups de fil, mails, courriers, elles sont sollicitées de toutes parts. Il faut dire qu’elles ont fait sensation lors du congrès de l’American Association for Cancer Research. Le plus grand congrès au monde en matière de recherche contre le cancer.
Durant cinq jours, 18 000 chercheurs et médecins du monde entier ont suivi avec très grand intérêt les travaux présentés par le professeur Frédérique Penault-Llorca et le médecin pathologiste Nina Robin, deux chercheurs de l’équipe clermontoise ERTICa.

Deux femmes qui, au quotidien, s’emploient à sauver les vies d’autres femmes. Le professeur Frédérique Penault-Llorca, directeur scientifique du centre Jean Perrin et directrice de l’équipe d’accueil de l’université d’Auvergne ERTICa, a répondu à nos questions.

  • Comment votre innovation a-t-elle été accueillie à Washington ?
    Avec très grand intérêt. Durant plusieurs heures, j’ai dû subir le feu des questions car nous sommes les premiers au monde à avoir créer ce traitement. Il a été ressenti comme un espoir très fort pour les patientes atteintes d’un cancer du sein très agressif, appelé « triple négatif ».
    Lors de ce congrès, nous avons également confirmé les travaux de chercheurs américains expérimentés sur des animaux. Nous leur avons apporté la preuve qu’ils étaient réalisables sur des patientes.
  • En quoi consiste votre découverte ?
    Il s’agit d’une forme de chimiothérapie, pré opératoire, qui s’adresse aux femmes atteintes d’un type de cancer du sein qui ne répond pas aux traitements hormonaux habituels, ni aux thérapies ciblées anti HER2. Des femmes plutôt jeunes. 15% environ des 55 000 femmes qui se présentent porteuses d’un cancer du sein, chaque année en France, dont près de 1 300 en Auvergne.
  • Concrètement, que peuvent attendre ces patientes d’un tel traitement ?
    Nous avons démarré cette étude il y a trois ans, à Clermont-Ferrand, auprès de soixante patientes auvergnates qui ont accepté de tester ce nouveau traitement sous la conduite du professeur Jean-Marc Nabholtz, directeur du département de médecine du centre Jean Perrin.
    Ce traitement ciblé et individualisé a permis de réduire la tumeur avant l’opération. Dans 50% des cas, il a même permis de la faire disparaître. De plus, chez les femmes présentant une association de deux marqueurs bien spécifiques, la tumeur a complètement disparu dans 86% des cas.
    Il faut savoir que si la patiente qui a reçu ce traitement ne rechute pas dans les deux premières années, elle a toutes les chances d’aller vers une guérison définitive.
    Et si les patientes répondent bien à ce traitement, notre but à Jean Perrin est d’arriver à ne plus opérer du tout.
  • A quelle date votre traitement sera-t-il disponible ?
    Pour l’heure, nous sommes autorisés à l’utiliser à titre expérimental uniquement. Il ne sera pas commercialisé avant 3 ou 4 ans.
  • Quelle est la prochaine étape de ce traitement ?
    La recherche va maintenant se poursuivre avec un essai clinique de phase III (essai comparatif avec deux groupes). C’est l’ultime étape pour confirmer ces résultats déjà très prometteurs. Cette fois-ci, cet essai portera sur 150 patientes. Nous voulons également comprendre pourquoi 15% des femmes traitées ne réagissent pas du tout à ce nouveau traitement. Lors du congrès à Washington, nous avons rencontré des chercheurs américains qui ont décidé de s’associer à notre équipe dans le développement de cet axe de recherche.

Art. extrait : vww.france3.fr

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