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Les malades du cancer trop peu informés des risques pour leur fertilité

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fertiliteUn rapport de l’Institut national du cancer préconise d’informer systématiquement les patients à ce sujet, peu importe leur sexe et leur âge.

Par AFP
Les patients soignés pour un cancer restent peu informés sur les risques d’infertilité liés à leurs traitements et sur leur prise en charge, constate un rapport qui préconise une meilleure information tant pour les malades que pour les médecins.
« Si le risque d’altération de la fertilité est assez bien pris en compte chez les hommes atteints d’un cancer (…) il n’en va pas de même pour la femme, l’enfant et l’adolescent, fille ou garçon, et dans toutes les régions de France », reconnaît un rapport publié conjointement par l’Institut national du cancer (INCa) et l’Agence de la biomédecine.
Pour mettre fin à ces disparités, le rapport préconise une information«systématique» des patients ainsi qu’une amélioration du niveau de connaissance du personnel médical amené à prendre en charge ces patients.
Les enfants et les adolescents qui «ne se projettent pas encore dans le monde de la parentalité» devraient notamment faire l’objet d’une prise en charge spécifique par des équipes pluridisciplinaires incluant des psychologues.
La sous-information ne se limite toutefois pas à la France : selon une étude suédoise, seulement 2% des femmes traitées pour des cancers avaient des informations sur la manière de préserver leur fertilité contre 68% des hommes. Un nombre croissant de personnes jeunes guérissent aujourd’hui d’un cancer grâce à l’amélioration des traitements intervenue ces dernières décennies.
Un enfant sur 500 est actuellement atteint d’un cancer avant sa seizième année, soit 1 700 nouveaux cas répertoriés au cours de la période 2004-2008, mais plus de 75% d’entre eux peuvent espérer en guérir.
Selon les statistiques de l’INCa, au cours de la seule année 2005, 4 661 cancers ont été diagnostiqués chez des femmes de moins de 35 ans et 1 979 chez des adolescents et des jeunes adultes entre 15 et 24 ans. Comme leurs aînés, ils sont soumis à une palette de traitements incluant, selon la nature du cancer, la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et l’hormonothérapie.

Conservation des ovocytes
Mais si l’impact de la chirurgie de l’appareil génital tant masculin que féminin sur la fertilité paraît évident, les choses s’avèrent plus complexes lorsqu’il s’agit de mesurer les conséquences de la radiothérapie ou de la chimiothérapie à court terme, mais aussi à plus long terme.
Les effets peuvent être très variables, dépendant des doses injectées, comme c’est le cas pour les agents alkylants utilisés dans les chimiothérapies, mais également de l’âge auquel le traitement a été initié : pour une même dose d’irradiation ovarienne, une patiente jeune aura moins de risque de développer une insuffisance ovarienne prématurée, alors que le garçon prépubère sera «particulièrement vulnérable» en cas d’irradiation testiculaire, en raison d’une plus grande sensibilité du tissu testiculaire.
Des incertitudes subsistent sur le délai nécessaire après le traitement pour pouvoir envisager une conception « sans risque ». Les médecins préconisent actuellement un délai d’abstention d’au moins six mois, voire un à deux ans, après une chimiothérapie.
Mais certains traitements, comme le traitement anti-hormonal par tamoxifène prescrit à des femmes jeunes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant peuvent durer cinq ans, « ce qui pose parfois de douloureuses interrogations aux femmes d’âge limite », relève le rapport.
Pour préserver leur fertilité, les adultes jeunes atteints d’un cancer peuvent aujourd’hui avoir recours à la conservation de leurs spermatozoïdes ou leurs ovocytes, avant tout traitement.

Art. extrait : www.liberation.fr

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