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Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus  » tiers-mondialisé « 

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col-de-l-uterusPlus de 180 000 jeunes filles de huit pays en développement vont être immunisées contre le papillomavirus.
Elles ont entre 9 et 13 ans et, contrairement à leurs grandes soeurs, mère ou grands-mères, elles ont de bonnes chances de ne jamais développer un cancer du col de l’utérus. Car ces jeunes filles habitant le Ghana, le Kenya, le Niger, la Tanzanie, Madagascar, la République démocratique populaire du Laos, le Malawi et la Sierra Leone seront bientôt immunisées contre le virus du papillomavirus (VPH), principale cause de cancer du col de l’utérus, grâce à un vaste programme de vaccination financé par GAVI. Ce partenariat public-privé a pour mission de sauver la vie des enfants et de protéger les populations en élargissant l’accès à la vaccination dans les pays en développement.

275 000 décès
Le chiffre est impressionnant : dans le monde, le cancer du col de l’utérus tue une personne toutes les deux minutes, soit 275 000 chaque année. Faute de changements en matière de prévention et de lutte, on estime que ce chiffre devrait passer à 430 000 d’ici à 2030. Et la quasi-totalité de ces morts auront lieu dans les pays en développement. D’où l’importance de cette campagne qui va concerner plus de 180 000 jeunes filles avant le début de leur vie sexuelle – et donc avant qu’elles ne soient exposées à un risque d’infection par le VPH. Pour atteindre une efficacité optimale, la vaccination – qui nécessite au total 3 injections en 6 mois – doit en effet idéalement être terminée avant le début de l’activité sexuelle.
À moyen terme, GAVI prévoit de mettre en place des projets pilotes dans plus de 20 pays pour vacciner près d’un million de jeunes filles d’ici à 2015 (et plus de 30 millions dans plus de 40 pays d’ici à 2020). Pour y parvenir, l’alliance a évidemment négocié les prix avec les fabricants.  » Un fabricant a déjà proposé de vendre son vaccin anti-VPH au prix de 5 dollars la dose, soit une réduction de 64 % par rapport au prix public le plus bas « , précise le communiqué de presse. Ce qui laisse imaginer la marge des laboratoires…

Contradicteurs
En France, le vaccin est proposé à environ 120 euros l’unité. Il est remboursé à 65 % chez les jeunes filles ou les jeunes femmes de 14 à 23 ans qui n’ont pas eu de rapport sexuel (ou au plus tard dans l’année suivant le début de leur vie sexuelle). Mais de nombreux spécialistes prônent son administration dès la tranche d’âge de 9 à 12 ans, comme c’est le cas ailleurs. D’autant que, selon certains, avancer l’âge de la vaccination réduira de façon considérable le risque de coïncidence temporelle de survenue de maladies auto-immunes, allusion à la polémique sur le lien entre le vaccin contre l’hépatite B et le risque de sclérose en plaques.
Car l’immunisation contre le papillomavirus a ses contradicteurs (c’est évidemment le propre de tout vaccin). En effet, même si son efficacité sur les souches de VPH visées est prouvée, il en existe bien d’autres dans cette grande famille de virus qui pourraient, éventuellement, prendre la place de celles éliminées. D’autre part, certains lui attribuent des effets secondaires parfois graves et redoutent que les femmes ainsi protégées ne négligent de faire régulièrement des frottis, pourtant toujours indispensables. Le débat n’est pas clos, au moins dans notre pays.

Art. extrait : www.lepoint.fr

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