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Cancer : les laboratoires engagent la révolution de l’immunothérapie

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croissanceCes traitements pourraient générer un chiffre d’affaires de 35 milliards de dollars d’ici à cinq ans.
BMS occupe une position de leader sur ce marché, devant Roche , Merck et AstraZeneca .
Si les thérapies ciblées du cancer font aujourd’hui les beaux jours de groupes comme Roche, une nouvelle vague de traitements mobilise les industriels de la pharmacie : l’immunothérapie. Son principe est de restaurer l’action du système immunitaire pour qu’il s’attaque aux tumeurs, qui se sont développées à son insu.
Témoin de cet engouement, la floraison d’études cliniques présentées à Chicago, lors de la dernière conférence de l’American Society of Clinical Oncology (Asco), principal rendez-vous mondial de la cancérologie. Même le suisse Roche qui ne jurait que par les thérapies ciblées a pris le virage, présentant cette année plusieurs études cliniques de stade précoce en immunothérapie dans différents cancers.
De fait, cette nouvelle génération de traitements pourrait être utilisée dans 60 % des cancers et dégager, d’ici à cinq ans, un chiffre d’affaires annuel de 35 milliards de dollars, selon Andrew Braun, analyste chez Citigroup qui vient de consacrer une étude à ce sujet.
La course a été lancée en 2010, par l’américain BMS, avec les premières données d’efficacité dans le traitement du mélanome, avec la molécule qui allait prendre le nom commercial de Yervoy. Commercialisée aujourd’hui en Europe et aux Etats-Unis, celle-ci a encore suscité cette année un intérêt soutenu à l’Asco avec des essais cliniques concluants. Elle était testée, en combinaison avec le nivolumab, une autre molécule d’immunothérapie de BMS, qui vise une étape différente de la réponse immunitaire.
Aujourd’hui, BMS, occupe une position de leader en immunothérapie. « Au-delà de ces deux premiers produits, le groupe américain dispose d’un important pipeline de molécules ciblant d’autres points clefs de la réponse immunitaire », explique Hervé Brailly, président d’Innate Pharma qui codéveloppe un produit avec BMS. Selon Citigroup, l’ensemble de ces molécules pourraient apporter au laboratoire américain un chiffre d’affaires de l’ordre de 7 milliards à l’horizon 2015.

 

Des résultats concluants
Mais BMS n’est pas seul en course. Roche et Merck développent des produits concurrents du nivolumab, et ont eux aussi présenté à l’Asco des résultats concluants. Selon Citigroup, Roche pourrait réaliser un chiffre d’affaires potentiel de 7 milliards et Merck de 4 milliards à l’horizon 2016-2017. AstraZeneca est pour sa place dans une position singulière. Sa molécule jumelle du Yervoy de BMS n’a pas réussi à faire ses preuves. Mais le groupe britannique ne baisse pas les bras. Dans le cadre de la redéfinition de sa stratégie, il a décidé de miser sur sa forte culture en oncologie et sur le savoir-faire de MedImmune, sa division responsable du développement des produits biologiques. « Nous avons décidé de tester la molécule en association avec d’autres produits », explique Bahija Jallal, patronne de MedImmune. AstraZeneca développe également deux autres produits d’immunothérapie. Citigroup estime à 4 milliards de dollars le chiffre d’affaires susceptible d’être généré par ces trois produits à l’horizon 2018.
Enfin, toujours dans le domaine de l’immunothérapie, Novartis, Amgen, Pfizer et Roche se retrouvent en concurrence dans les leucémies avec des produits ciblant la même anomalie spécifique des cellules sanguines cancéreuses dite CD19. Un marché encore en devenir qui concerne 3 % des nouveaux cas de cancer chaque année.

Art. extrait : www.lesechos.fr

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