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Cancer du poumon : le grand bond en avant d’un pneumologue toulousain

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radio-poumonUn pneumologue toulousain vient de mettre en évidence une anomalie génétique dans certains cancers du poumon. Des traitements spécifiques pourraient en découler.
Encore un pas de plus dans la lutte contre le cancer à Toulouse. Dans une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology, le professeur Julien Mazières, pneumo-oncologue au centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse vient de mettre en évidence une nouvelle anomalie génétique chez certains patients atteints d’un cancer du poumon. Il s’agit de la mutation génétique d’une protéine, HER2, qui joue un rôle dans la prolifération cellulaire et qui est probablement à l’origine du cancer.
Cette découverte pourrait déboucher sur des traitements ciblés plus efficaces et moins toxiques que les chimiothérapies. «Si on bloque la protéine en question, on bloque le développement du cancer et on peut même le faire régresser», confirme Julien Mazières.
À l’ASCO, la grande réunion internationale annuelle des cancérologues à Chicago qui démarre vendredi, le professeur Mazières a déjà programmé plusieurs rendez-vous afin de mettre en place des essais cliniques.
« Nous venons de rajouter une pierre à l’édifice, c’est un travail prometteur », avance sobrement le pneumologue qui a coordonné cette étude entre la France, l’Espagne et la Suisse soutenue par l’Institut national du cancer.

Des patients traités comme pour le cancer du sein

Après avoir identifié l’anomalie génétique chez des patients « atypiques » comme chez une femme de 40 ans qui n’avait jamais fumé, les chercheurs ont eu l’idée de se tourner vers des traitements d’autres cancers. « La protéine HER2 est surexprimée dans les cas de cancer du sein. Nous avons proposé à nos patients un des médicaments utilisés pour traiter ce cancer et nous avons des taux de réponse et de contrôle de la maladie bien supérieurs au traitement par chimiothérapie classique. Dans 80 % des cas, la maladie stoppait ou régressait. C’est un indice fort pour l’avenir et pour trouver des molécules encore plus efficaces pour bloquer HER2 » explique le professeur Mazières.
Lors de cette étude européenne, 3 800 patients ont été testés. Parmi eux, 65 patients étaient porteurs de cette anomalie génétique rare qui représente 2 % de tous les cancers du poumon. À noter que les femmes non fumeuses sont les plus représentées. « On ne sait pas pourquoi. Le tabac reste notre principal cheval de bataille mais on observe aussi la pollution atmosphérique, l’alimentation, les particules de diesel. Aujourd’hui, c’est fini l’image du cancer du poumon qui touche le vieux paysan qui fume ses gitanes maïs », conclut Julien Mazières.
La France est leader dans la recherche des biomarqueurs pour le cancer du poumon grâce au financement de la recherche sur six molécules par l’Institut national du cancer.

Le chiffre

Le chiffre : 27 000 décès > Par an. Les cancers bronchiques, communément nommés cancer du poumon, sont la cause de 27 000 décès chaque année en France. 80 % des patients sont des fumeurs. 30 000 nouveaux cas sont détectés chaque année (22 000 hommes, 8000 femmes).

Le cancer le plus meurtrier

Le cancer du poumon, le plus meurtrier en France et dans le monde, bénéficie depuis cinq ans de réels progrès qui reposent essentiellement sur l’identification d’anomalies génétiques dans les tumeurs. Cette recherche permet de mettre en évidence une médecine plus personnalisée. Trois molécules sont actuellement commercialisées dans ce type de cancer et de nouveaux traitements sont en cours d’évaluation.

Art. extrait : www.ladepeche.fr

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