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Cancer du poumon : arrêter de fumer est bénéfique même après le diagnostic

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Verknotete ZigaretteMême s’il ne peut pas toujours être incriminé, le tabac reste la principale cause du cancer du poumon et son arrêt est toujours bénéfique, y compris lorsqu’on est déjà atteint d’un cancer du poumon, selon des pneumologues.

Le meilleur traitement est de ne jamais avoir fumé, résume le Dr François Blanchon, vice président du Collège des hôpitaux généraux (CPHG) avant le 17e Congrès de pneumologie de langue française qui se tient à Lille à partir de vendredi.

Le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), va même plus loin, estimant que l’arrêt du tabac fait partie du traitement du cancer. Arrêter de fumer après la découverte d’un cancer du poumon permet, selon lui, de diminuer les complications opératoires et d’augmenter l’efficacité de la radiothérapie comme de la chimiothérapie.

L’arrêt du tabac entraîne également une augmentation du taux de survie, que ce soit à un an ou à cinq ans, si on le compare à celui d’un patient qui continue à fumer.

Avec 39.000 nouveaux cas et 29.000 décès estimés en 2011 en France, le cancer du poumon a un pronostic particulièrement sombre, avec un taux de survie de 10% à cinq ans. Le taux de survie à un an a en revanche connu une petite amélioration, passant de 38,2% en 2000 à 42,7% en 2010.

Cancer quasi exclusivement masculin il y a encore 40 ou 50 ans, il s’est rapidement développé chez les femmes qui représentent aujourd’hui plus d’un tiers des décès (8.100 en 2011). Le nombre des morts a été multiplié par 3 chez les femmes depuis 1985 alors qu’il a assez peu évolué chez les hommes au cours de la même période.

Le tabac n’est toutefois pas le seul facteur de risque du cancer du poumon, comme le montre une augmentation des cancers bronchiques chez les non fumeurs ces dernières années. Le cancer pulmonaire du non fumeur représente aujourd’hui 10% des cancers du poumon en Europe tandis que 34% des nouveaux cancers surviennent en France chez des femmes non fumeuses.

Des traitements qui progressent lentement

Tabagisme passif, pollution atmosphérique, notamment liée aux particules de gaz d’échappement diesel, exposition professionnelle à certaines substances, sont avancés par les spécialistes.

Le cannabis joue un rôle indiscutable estime par ailleurs le Pr Dautzenberg, qui relève qu’un nombre croissant de jeunes adultes sont aujourd’hui dépendants au cannabis. Selon une étude publiée récemment en Nouvelle-Zélande, l’impact du cannabis sur le cancer du poumon serait à peu près le même que le tabac pour une quantité fumée similaire. Un joint équivaut, selon le pneumologue, à environ 5 ou 6 cigarettes.

Quant aux traitements, ils ont enregistré des progrès lents mais réels ces dernières années, selon le Dr Blanchon même si les résultats en terme de survie restent encore limités. A la chirurgie et aux chimiothérapies traditionnelles sont venues s’ajouter des thérapies ciblées qui permettent de gagner plusieurs mois, voire années chez certains patients, assure le Dr Chrystèle Locher, pneumologue et cancérologue au Centre hospitalier de Meaux.

Les thérapies ciblées visent a repérer des mutations génétiques précises chez un petit nombre de patients et à les traiter de manière spécifique. La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus de mutations sont en train d’être découvertes, avec à la clé de potentiels traitements adaptés, ajoute la pneumologue.

Une autre piste qui devrait être évoquée lors du congrès de Lille sera le dépistage, après une étude nord-américaine montrant une baisse de la mortalité de 20% chez 53.000 patients à haut risque dépistés précocement par scanner low dose (à faible dose).

Aucune recommandation n’existe en France pour le dépistage du cancer du poumon, qui n’est réalisé qu’à titre individuel. Son intérêt reste controversé chez les pneumologues car il est encore difficile de dépister avec certitude les lésions précancéreuses ou les tumeurs débutantes.

Art. extrait : www.romandie.com

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