31/012023 Les bispécifiques dans le lymphome B diffus à grandes cellules : il va falloir leur faire une place ! Le lymphome B diffus à grandes cellules réfractaires à plus de 2 lignes de traitement reste une problématique majeure. Les progrès thérapeutiques ces dernières années se sont cependant concrétisés avec des autorisations de mise sur le marché délivrées par les autorités (FDA): comme certains anticorps conjugués, l’association tafasitamab- lenalidomide, la pixantrone, le selinexor et bien entendu les CAR T-cells, qui ont représenté un bouleversement dans nos pratiques. Les anticorps bispécifiques constituent une autre classe avec un très fort potentiel, notamment par leur disponibilité rapide et plus grande simplicité d’administration. Contexte : Le Glofitamab est un anticorps bispécifique ciblant le CD20 et le CD3, permettant de recruter les cellules T (« T-cell engager »), possiblement cytotoxique, auprès des cellules lymphomateuses. Il se distingue en ayant deux sites de liaison au CD20, donc un [...]
31/012023 Des résultats de plus en plus prometteurs pour l’epcoritamab dans le LDGCB. L’arrivée des anticorps bispécifiques dans notre arsenal thérapeutique se fait attendre. Cette classe thérapeutique semble très prometteuse et permet de diriger les lymphocytes T cytotoxiques du patient contre les cellules lymphomateuses. Cet article nous donne des détails sur les résultats de l’epcoritamab sous-cutané dans le traitement du lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB). Contexte : L‘epcoritamab est un anticorps bispécifique CD3xCD20, administré par voie sous-cutanée, qui active les cellules T et les dirige vers la destruction des cellules CD20+. L’epcoritamab en monothérapie a déjà démontré une activité antitumorale en escalade de dose dans les [...]
31/012023 Liso Cel en deuxième ligne : retour sur l’étude TRANSFORM Les résultats intermédiaires de l’étude TRANSFORM, étude de phase 3 randomisée présentée à l’ASH® 2021, ont participé à l’avancée des CAR T-cell dès la deuxième ligne de traitement des patients avec DLBCL et rechute précoce. Ici les résultats de l’analyse finale sont présentés, avec un suivi médian de 18 mois. Patients et Méthodes : pour rappel, les patients inclus présentaient un DLBCL réfractaire (défini comme maladie stable, progression, réponse partielle ou réponse complète avec rechute dans les 3 mois suite au traitement de première ligne) ou en rechute dans les 12 [...]
31/012023 Les déterminants moléculaires de réponse dans le lymphome B à grandes cellules en vie réelle : on y est ? L’hétérogénéité moléculaire dans le lymphome B diffus à grande cellule est (en partie) à l’origine de la variabilité des réponses au traitement par immunochimiothérapie (ou RCHOP). La classification ABC (cellules B activées) versus GCB (cellules B centro-germinatives) reposant sur l’étude du profil d’expression génique a ouvert la porte à la prédiction reposant sur ces déterminants moléculaires. Cependant, même si la dichotomie ABC/GCB se traduit bien par une survie différente, certains patients restent non-classés, et une hétérogénéité au sein même de ces deux groupes se dessine. Plus récemment, une signature correspondant au sous-groupe des lymphome B de haut grade doubles hits a été mise en évidence. Dans ce travail, les auteurs rapportent les données moléculaires, ou profil d’expression génique et réarrangement, issues de biopsies en paraffine, associées à la survie en vie réelle d’une large cohorte, en analysant le temps entre le diagnostic et le début [...]
31/012023 Brentuximab vedotin +nivolumab en consolidation pour les Hodgkin R/R : le combo gagnant ! L’on sait depuis l’essai AETHERA que le Brentuximab vedotin (BV) améliore la survie des patients LH R /R et vu les résultats spectaculaires des anti-PD1, la combinaison BV+anti-PD-1 est plus que pertinente, voyons voir ça ! Background : Au-delà de la 1ère ligne, l’enjeu majeur actuel de la recherche clinique pour le lymphome de Hodgkin (LH) est de trouver le meilleur traitement en 1ère rechute et en particulier pour les patients jeunes avec un LH à haut [...]
31/012023 Hodgkin IIB bulky, le TMTV est utile pour orienter le choix ABVD versus BEACOPPesc ! Ces patients classés IIB de Haut risque sont peu nombreux mais la question revient régulièrement en RCP : ABVD ou traitement comme un stade avancé type AHL2011 ? Cette analyse post-hoc basée sur 2 essais de phase III apporte des éléments de réponse. Background : Les patients atteints d’un lymphome de Hodgkin (LH) de stade IIB, avec une masse médiastinale volumineuse (bulky), ont un pronostic plus défavorable que les patients sans masse bulky. Néanmoins, le meilleur traitement et les meilleurs critères de décision sont [...]
31/012023 Acalabrutinib et cœur : la prudence reste de mise L’acalabrutinib, inhibiteur de BTK réputé pour sa bonne tolérance, notamment par rapport à l’ibrutinib. Les arythmies ventriculaires potentiellement fatales ont été découverte tardivement sous ibrutinib, posant la question de leur incidence aussi chez les patients traités par acalabrutinib. Patients et Méthodes : Dans cette étude de cohorte américaine tous les patients traités consécutivement par acalabrutinb entre 2010 et 2014 ont été analysés. L’objectif principal était l’analyse de l’incidence du taux d’arythmie ventriculaire symptomatique. Résultats : au total, 290 patients ont [...]
31/012023 Analyse finale du nivolumab AVD dans le Hodgkin localisé défavorable. Notre première ligne standard pour le traitement du lymphome de Hodgkin localisé de pronostic défavorable n’a pas changé depuis longtemps : 4 ABVD + radiothérapie (en cas de réponse complète à 2 cures). Les auteurs proposent ici de supprimer la bléomycine, dont on connait la toxicité, et de la remplacer par le nivolumab, un anticorps anti PD-1. Il s’agit d’une mise à jour des résultats publiés initialement en 2020. Contexte : Les essais cliniques comportent fréquemment plusieurs critères d’évaluation qui arrivent à échéance à des moments différents. Le rapport initial est généralement basé sur le critère d’évaluation principal. Les mises à jour des essais cliniques sont l’occasion de donner des [...]
30/012023 Triplet dans le cancer de la prostate métastatique hormone-sensible: une méta-analyse confirme le bénéfice de l’association pour les haut volumes. PEACE-1 et ARASENS nous indiquent que l’ajout d’une hormonothérapie de nouvelle génération (HNG :acétate d’abiratérone dans un cas, darolutamide dans l’autre) en plus de la suppression androgénique (SA) associée à une chimiothérapie par docetaxel confère un bénéfice significatif en termes de survie globale par rapport à la stratégie associant seulement SA et chimiothérapie. En revanche, aucune de ces deux études ne nous permet de conclure clairement sur l’intérêt de l’ajout d’une chimiothérapie chez des patients qui vont recevoir une SA associée à une HNG. En parallèle, dans une autre étude (ENZAMET) évaluant la place de l’enzalutamide versus placebo en association avec une SA, 45% des patients avaient reçu du docetaxel de manière concomitante à l’enzalutamide, et l’analyse en sous-groupe n’a pas clairement fait ressortir [...]
30/012023 Dernières recommandations de l’ASCO® mise à jour pour le 177Lutetium-PSMA-617 dans le cancer de la prostate. En mars 2022 la FDA a approuvé le 177Lutetium-PSMA-617, radiothérapie métabolique vectorisée (RIV), dans le cancer de la prostate métastatique. Cette autorisation est basée sur les résultats de l'étude de phase 3, VISION [1] montrant une amélioration significative de la survie sans progression radiologique et de la survie globale chez les patients mCRPC (cancer de la prostate métastatique échappant à la castration) avec un marquage PSMA positif. L’ASCO® a donc choisi de mettre à jour ses recommandations pour l’utilisation de ce traitement. Le panel d’experts recommande l’utilisation du 177Lutetium-PSMA-617 I.V. à la fréquence d’une fois toutes les six semaines pour 4 à 6 cycles comme option thérapeutique [...]
30/012023 La radiothérapie guidée par l’image (IGRT) s’impose dans les cancers de prostate ? L’IGRT prostatique réduit principalement la toxicité digestive et le risque de récidive biologique. Les dernières recommandations françaises techniques de radiothérapie (RECORAD 2022) positionnent l’IGRT prostatique quotidienne comme une technique recommandée d’irradiation des cancers de prostate (1). Cette revue est une méta-analyse de la littérature, comprenant l’analyse de 18 études dont 3 randomisées ayant [...]
30/012023 IRM contre TEP PSMA pour le diagnostic du cancer de la prostate. Lors du congrès de l’EAU 2022 à Amsterdam, les résultats de l’étude PEDAL (Australian New Zealand Clinical trials registry (ACTRN12620000261910)), étude prospective, non randomisée, par pair, qui comparait l’IRM à la TEP-PSMA pour le diagnostic de cancer de prostate chez des patients ayant soit une élévation du PSA, soit un toucher rectal anormal, et avant toute biopsie prostatique. [1] Les critères pour définir une lésion cible par IRM était ceux de la classification PI-RADS version 2.1. Concernant la TEP-PSMA toutes les lésions avec un SUV est max ≥ 4 étaient considérées comme lésions cibles pour la biopsie. La lecture [...]
30/012023 L’approche radiomique pour prédire la toxicité de la radiothérapie prostatique L’analyse radiomique du CBCT prostatique permet de prédire la toxicité urinaire de la radiothérapie prostatique. L’approche radiomique consiste en l’extraction et l’analyse automatique de centaines (voire milliers) de paramètres issus d’imageries numériques pré-, per- ou post-thérapeutiques, à visée soit de caractérisation tissulaire, soit surtout de prédiction (récidive ou toxicité en cancérologie). Les méthodes de « machine [...]
30/012023 Hormonothérapie néo-adjuvante : premières données concernant la réponse pathologique avec l’apalutamide Dans les cancers de la prostate à haut risque, l’hormonothérapie standard par suppression androgénique a déjà été évaluée en néo-adjuvant avec un impact marginal sur la réponse pathologique et le taux de marges positives, mais sans bénéfice prouvé en termes de survie. Plusieurs essais sont actuellement en cours pour évaluer les hormonothérapies de nouvelle génération (HNG) dans cette même indication néo-adjuvante avant prostatectomie. ARNEO est un essai de phase II randomisé évaluant l’efficacité de l’association degarelix (antagonistes de la GnRH) + apalutamide versus degarelix + placebo, avec pour objectif principal de comparer la proportion de patients ayant une maladie résiduelle minimale (définie comme [...]
27/012023 KN042 : un reflet de la KN024 ? L’étude KEYNOTE 042 est une phase III comparant Pembrolizumab (pendant 2 ans) à Chimiothérapie (Carboplatine + Paclitaxel ou Pemetrexed) en traitement de 1ère ligne de CBNPC PD-L1≥1%, chez 1274 patients. Les résultats initiaux étaient déjà connus (1) et discutés ici (https://lecancer.fr/actus-scientifiques/poumon/chers-auteurs-de-keynote-042-restez-raisonnables/). L’article nous présente les résultats à 5 ans de suivi. Dans le bras Pembrolizumab, 46% des patients vont recevoir un traitement ultérieur, 5% vont recevoir un anti PD-(L)1. Dans [...]
27/012023 Immuno vs chimio-immunothérapie : quels facteurs prédictifs de survie pour nous guider en 1ère ligne ? Dans la pratique quotidienne, il n’est pas toujours simple de choisir entre une immunothérapie en monothérapie ou une chimio-immunothérapie en 1ère ligne des CBNPC de stade avancé avec surexpression de PD-L1≥50%. Les résultats de cette méta-analyse pourraient peut-être permettre d’affiner notre choix. Les auteurs ont réalisé une revue systématique de la littérature et une méta-analyse en sélectionnant les essais cliniques randomisés évaluant une immunothérapie anti-PD(L)1 (+/- anti-CTLA-4) associée ou non à la chimiothérapie (bras expérimental) versus chimiothérapie seule à base de platine [...]
27/012023 Combinaison nivolumab-docetaxel : à TORG ou à raison ? Une combinaison chimio-immunothérapie (CT-IT) en deuxième ligne en cas de première ligne sans IT ? L’idée a donné l’étude TORG1630, étude en deux parties : une phase 2 puis une phase 3. Les deux bras de traitement étaient nivolumab 240 mg/2 semaines (A) et le doublet nivolumab 240 mg/2 sem + docetaxel 60 mg/m²/4 sem. Quelques subtilités sont à retenir dans cette étude : La partie « phase 2 » était non-comparative et avait pour objectifs d’avoir des données préliminaires de tolérance (taux de pneumopathie interstitielle (PI) de grade ≥3) et d’efficacité (taux de SSP à 6 mois) [...]
27/012023 Essai NEPTUNE : le tremelimumab nage en eaux troubles. Le Journal of Thoracic Oncology a publié en open access en novembre dernier les résultats de l’étude NEPTUNE, une grande étude de phase 3 évaluant le traitement de première ligne par Durvalumab (Ac anti-PD-L1) associé au tremelimumab (Ac anti-CTLA4) dans les CBNPC avancés. L’originalité de ce travail est liée à l’évaluation prospective du caractère prédictif de la charge mutationnelle circulante vis-à-vis de la réponse au traitement. L’étude NEPTUNE est une étude prospective multicentrique internationale en ouvert comparant un traitement de première ligne par durvalumab (20mg/kg Q4W)+ tremelimumab (1mg/kg Q4W) jusqu’à 4 cycles puis maintenance par durvalumab (20mg/kg Q4W) vs doublet de chimiothérapie à base de platine [...]
27/012023 La 9LA nous monte à la tête L’étude CHECKMATE 9LA continue à faire parler d’elle quelques années encore après sa publication. Son design original alimente toujours les réflexions sur la stratégie de première ligne thérapeutique pour les CBNPC métastatiques (schéma déjà approuvé dans certains pays). Les résultats de survie à 3 ans et les sous-groupes exploratoires, notamment pour les porteurs de métastases cérébrales au diagnostic, sont publiés ce mois-ci dans le Journal of Thoracic Oncology. L’étude CHECKMATE 9LA est une étude de phase 3 internationale, en ouvert, comparant à une chimiothérapie standard la combinaison d’un doublet à base d’un sel de platine associé à une double immunothérapie par nivolumab 360 mg/3s + ipilimumab 1 mg/kg/6s [...]
27/012023 Intérêt de la radiothérapie stéréotaxique pour les tumeurs primitives du poumon localisées de stade T1-T2 La radiothérapie (RT) est l’un des 3 traitements du cancer bronchique (CB) avec la chirurgie et les traitements systémiques. Les progrès de la RT ont permis d’améliorer les traitements, notamment la RT stéréotaxique (RTS) qui permet de délivrer une forte dose de rayonnement de manière très ciblée en peu de fractions. Le traitement de référence des CB non à petites cellules (CBNPC) localisés de stade I est la chirurgie. Bien que les techniques chirurgicales aient elles aussi évolué, elles restent invasives et tous les patients ne sont pas médicalement opérables et certains patients opérables peuvent préférer une technique moins invasive. Les études de RTS concernant les patients avec CBNPC inopérable ont montré de très bons taux de contrôle local (CL) de l’ordre de 90% à 2-5 ans. L’étude RTOG 0236 a montré un taux de CL de 97,6 % à [...]