Un produit cancérogène (ou cancérigène) est une substance pouvant provoquer un cancer chez l’homme.
Le but de cet article est d’informer et non de lister tous les produits à risque cancérogène, cette liste pouvant être obtenue sur différents sites :
– INRS (Institut national de la recherche scientifique)
– IARC (International Agency for Research on Cancer)
Informer c’est à la fois prévenir des risques liés à la manipulation ou à l’exposition à certaines substances, surtout si les affections qui peuvent en découler sont largement décalées dans le temps.
ÉPIDÉMIOLOGIE
Le cancer, première cause de mortalité en France, est responsable d’environ 150 000 décès par an. En 2005, l’estimation de nouveaux cas en France est de 320 000. L’incidence des cancers a augmenté de 35% chez l’homme et de 43% chez la femme (données de l’ARTAC). Les risques pour que survienne la maladie sont dus à différents types de facteurs liés :
- au mode de vie (alimentation, tabac, alcool…)
- à l’environnement (pollution)
- à l’hérédité familiale (facteurs génétiques)
- aux conditions de travail (agents chimiques, physiques, biologiques, procédés de fabrication…).
L’Union européenne (UE) et le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) ont établi une compilation de produits chimiques usuels selon le secteur et l’activité professionnels cancérogènes et mutagènes pour l’Homme.
Ces produits sont classés en France en 4 groupes :
– GROUPE 1
L’agent (ou le mélange ou les conditions d’exposition) est cancérogène pour l’Homme.
Les conditions d’exposition impliquent un risque cancérogène pour l’Homme.
– GROUPE 2
(est divisé en 2 sous groupes A et B)
– GROUPE 2A
L’agent (ou le mélange ou les conditions d’exposition) est probablement cancérogène pour l’Homme. Les conditions d’exposition impliquent un risque cancérogène probable pour l’Homme.
– GROUPE 2B
L’agent (ou le mélange ou les conditions d’exposition) est un cancérogène possible pour l’Homme. Les conditions d’exposition impliquent un risque cancérogène possible pour l’Homme.
– GROUPE 3
L’agent (ou le mélange ou les conditions d’exposition) ne peut être classé du point de vue de son pouvoir cancérogène éventuel chez l’Homme.
– GROUPE 4
Probablement non cancérogène pour l’homme.
Parmi ces produits, certains contiennent des substances dites cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR), justifiant des mesures particulières au sens du décret n° 2001-97 du 1er février 2001 établissant les règles particulières de prévention des risques cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction et modifiant le Code du travail.
Du fait de la diversité d’activités, les agents utilisent des produits chimiques, dont certains doivent être étiquetés conformément à l’arrêté du 20 avril 1994 modifié relatif à la classification (l’emballage et l’étiquetage des substances dangereuses).
Les informations nécessaires à la conduite d’actions de prévention figurent dans la fiche de données de sécurité de chacun des produits utilisés. Celle-ci rédigée par le fabricant est portée à la connaissance de chaque utilisateur conformément à l’article R 231-53 du Code du travail.
Les produits cancérogènes peuvent être aussi bien de nature minérale qu’organique et se présenter sous forme de particules solides, d’aérosols liquides, de liquides volatils ou de gaz. Certains de ces produits ne sont pas utilisés mais leur formation au cours des procédés de fabrication les rend encore plus dangereux, du fait de la méconnaissance de leur présence. Il est INDISPENSABLE de connaître ces conditions et les propriétés physico-chimiques principales pour procéder à des actions de prévention des risques cancérogènes.
A titre d’exemple rappelons que :
- le formaldéhyde (ou communément le formol) est très cancérogène pour les voies respiratoires !
- le benzène (retiré du marché) est transformé notamment en benzène époxyde
- les hydrocarbures polycycliques aromatiques (HPA) comme le benzo-a-pyrène sont transformés au niveau du foie en époxy
- les amines aromatiques : ce sont les métabolites hydroxylés qui donnent des ions électrophiles très réactifs. La conjugaison (sulfo-, glycurono-, acetylo-) permet de les neutraliser mais certains subissent une hydrolyse au niveau de la vessie et peuvent ainsi exercer leur pouvoir cancérogène.
La durée d’exposition aux agents cancérigènes – rappelle l’ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse) doit être davantage considérée plutôt que l’intensité ; des doses faibles mais répétées peuvent être cancérigènes. Il est reconnu que l’environnement par de nombreuses substances potentiellement cancérigènes, mutagènes et/ou reprotoxiques contamine notre organisme.
Il est donc urgent – considère l’ARTAC – de protéger les individus vulnérables (femmes enceintes, fœtus, jeunes enfants) car leurs organismes sont beaucoup plus sensibles aux substances CMR pouvant générer par la suite des cancers qui apparaîtront plusieurs années plus tard.
Agissons aujourd’hui pour éviter les cancers de demain.
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